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Dix ans de présence en Suisse pour Spotify, pour le pire et pour le meilleur

Il y a 10 ans débarquait en Suisse Spotify, à la fois source de revenus ridicules et outil incontournable pour les artistes
Il y a 10 ans débarquait en Suisse Spotify, à la fois source de revenus ridicules et outil incontournable pour les artistes / 19h30 / 2 min. / le 16 novembre 2021
Il y a dix ans jour pour jour, le 16 novembre 2011, Spotify débarquait en Suisse. La plateforme suédoise d'écoute est depuis lors devenue incontournable pour l'industrie musicale, avec autant d'avantages que d'inconvénients pour les artistes.

"A titre personnel, je touche des centimes. Des centimes qui au bout d'une année atteignent 1 ou 2 francs", témoigne Quentin Pilet, percussionniste du groupe genevois L'éclair, mardi dans le 19h30.

Si Spotify est une aubaine - gratuit avec de la publicité ou contre un abonnement de 13 francs par mois sans réclame - pour les consommatrices et les consommateurs, la plateforme ne l'est pas pour les artistes. "On ne connaît pas exactement les clés de répartition, ajoute Quentin Pilet. On sait juste que les gros gagnent beaucoup et que les petits ne gagnent rien."

Un outil promotionnel

En parallèle à la musique, Quentin Pilet travaille pour un label et un magasin de disques. S'il représente le courant "à l'ancienne" de l'industrie musicale, il ne s'imaginerait pas pour autant évoluer sans Spotify, qui permet de toucher un large public, de Los Angeles à Sydney.

"Soudainement, un morceau peut se retrouver dans une playlist avec 500'000 abonnés et accumuler des écoutes, indique Quentin Pilet. Il s'agit de quelque chose qu'on ne gère pas. Sur un mois, 40% des écoutes peuvent provenir des playlists de Spotify."

Mise en avant aléatoire

Les playlists éditoriales sont créées par les employés de Spotify. Véritable force de frappe, elles font remonter les morceaux de concert avec les algorithmes qui, selon des critères complexes et changeants, dopent fortement les écoutes ou, au contraire, les restreignent.

"Les algorithmes sont géolocalisés, explique Christian Wicky, directeur d'Irascible Music, un diffuseur de musiques. Si une artiste est populaire à Zurich, l'algorithme va se dire: 'Je vais la proposer à des Zurichois". Du coup, on a de la peine à l'exporter en France et en Allemagne."

"Savoir où sont les fans"

A ce jour, une seule personne chez Spotify s'occupe de la Suisse, à 20%, depuis l'Allemagne. Les petits marchés n'intéressent pas beaucoup la plateforme suédoise, mais les distributeurs peuvent quand même faire leur beurre.

"Ce qui est particulièrement intéressant, c'est que nous avons droit à des données. Nous arrivons à savoir qui sont les fans de nos artistes. Nous pouvons ainsi cibler le marketing de façon concrète", indique Christian Wicky.

A son arrivée en Suisse, Spotify comptait 2 millions d'abonnements premium dans le monde contre 172 millions aujourd'hui.

Cecilia Mendoza/vajo

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