La chanteuse genevoise Danitsa à l’assaut de la planète des sons

Après le succès national de son premier album en 2017, Danitsa entame une nouvelle étape dans sa conquête de la planète. Dès ses débuts, la jeune artiste a imposé une présence, un univers musical cohérent, mélange de reggae, de hip-hop et de pop. L’effet a été immédiat en Romandie mais aussi en Suisse alémanique, où elle est parvenue progressivement à conquérir un large public.

Los Angeles, un rêve d’enfant

En 2018, Danitsa remporte le Swiss Music Award de la meilleure artiste romande, une reconnaissance auprès des l’industrie musicale suisse. Elle aligne ensuite les dates de concert avant de faire une pause, qu’elle met à profit pour partir six mois à Los Angeles. Danitsa réalise alors un rêve d’enfant, elle qui écoute de la musique américaine depuis son adolescence. C’est l’occasion pour elle de travailler avec beaucoup de musiciens et producteurs locaux, mais sa quête musicale ne se limite pas la Californie. Danitsa vit un temps à New York, à Accra, au Ghana, mais aussi à Berlin et à Barcelone. A chacune de ses haltes, elle collabore avec des artistes qui ont contribué à l’incroyable diversité musicale de son nouvel album.

L’œuvre en question, intitulée "Sycle", est publiée sur Island Records, une subdivision de la major Universal Music, qui est label historique du reggae. Bob Marley ou Peter Tosh ont été sous contrat avec Island. "C’était aussi le label d’Amy Winehouse. Pour moi, c’était une évidence de sortir chez Island. J’ai grandi avec le reggae, avec la Jamaïque en tête", précise Danitsa à la RTS.

"Je reste libre de faire ce que je veux sur le plan artistique"

Si "Sycle" sort chez Universal, il s’agit d’une coproduction entre son label d’origine Evidence Records, basé à Genève, et la major. Cette nouvelle structure lui a permis d’étoffer son équipe. Aujourd’hui, une trentaine de personnes travaillent sur son projet, que ce soit dans le marketing, la communication ou les ventes. "Cela a été très dur au début. Je suis une personne très exigeante, j’ai dû lâcher prise et faire confiance à d’autres personnes. Mais l’essentiel est que contractuellement je reste libre de faire ce que je veux sur le plan artistique. J’ai carte blanche".

Le noyau de sa nouvelle équipe est 100% féminin. Une première pour Danitsa, qui jusqu’alors travaillait essentiellement avec des hommes. Selon la chanteuse, l’énergie qui s’en dégage est totalement différente, le travail se révèle plus fluide.

Et pourtant l’aventure de "Sycle" n’a pas été simple. En 2019, au moment où Danitsa a commencé à créer l’album, elle se sent un peu perdue en termes d’identité musicale avant d’accepter la multiplicité de ses passions. "J’ai décidé de devenir un couteau suisse et de faire tout simplement ce que j’aimais, selon mes émotions du moment. J’ai envoyé plein de mails à des producteurs plus ou moins gros et l’album s’est créé progressivement. Un vrai travail d’équipe avec au total une vingtaine de personnes avec des approches parfois différentes, mais j’ai fait confiance à ma propre vision".

Le pari du français

L’album innove aussi dans le sens où pour la première fois Danitsa s’exprime partiellement en français, ce qui lui permet d’être, selon son propre avis, plus authentique et plus frontale. Des chanteuses comme Yseult ou Lous & The Yakuza ont été déterminantes à cet égard, elles lui ont donné confiance. Cette admiratrice de Barbara et d’Edith Piaf a su se libérer de ces modèles pour aborder l’écriture à sa manière: "J’ai voulu écrire simplement ce qui me passait par la tête. C’était plus du freestyle. Pour le morceau 'La bagarre', que j’ai écrit en quelques minutes, j’ai posté un extrait sur les réseaux sociaux et le public a été très réactif. Dans la vie, il faut faire les choses spontanément".

Michel Masserey/olhor

^{Danitsa, "Sycle" (Island Records/Universal Music).}

>> A voir aussi, l'interview de Danitsa dans le 12h45 :