Sur le site du festival Antigel, Makala a une catégorie rien que pour lui: "Geneva hero". Le ton est donné. Celui qui se présente parfois comme le "maire de la ville" jouera bel et bien à domicile ce samedi sur la scène du Lignon à Vernier. Première date de sa tournée, ce show est l'occasion pour lui de dévoiler en exclusivité une partie de son nouvel album "Chaos Kiss Magazine" dont la sortie est imminente.
Depuis près de dix ans, le rappeur genevois fait sa place dans la scène rap francophone. Aux côtés de Di-Meh et Slimka, il forme la SuperWak Clique qui explose véritablement et contribue très largement à placer Genève sur la carte. Imposant un style ultra puissant à l'énergie presque punk, ils retournent toutes les scènes sur lesquelles ils se produisent.
Ovni sonore, Makala se tourne en solo où il fait fi des codes du rap actuel, ne cherche pas à plaire, et privilégie son style authentique et novateur. En 2019, son premier album "Radio Suicide" n'est pas un énorme succès commercial mais consolide sa place dans le rap français, lui constituant une "fan base" solide. Makala sait ce qu'il fait, pour le reste, que qui l'aime le suive.
Esthétique léchée
Au fil du temps, le rappeur a peaufiné un univers visuel à l'esthétique rétromoderne qui colle parfaitement à sa musique. Que ce soit dans ses clips ou lors de ses apparitions dans les médias, le style est partout et l'attitude est totale. Le plus souvent, il est lui-même réalisateur de ses clips pour lesquels il collabore avec le collectif de cinéastes genevois Exit Void. En 2020, le clip du morceau "Big Boy Mak" lui vaut le prix du Best Swiss Video Clip de l’année.
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Samedi à Antigel, le rappeur retrouve la scène et entame une tournée francophone de 17 dates. Le destin ou la chance, le show coïncide avec la levée des restrictions sanitaires, plus de contrôle, plus de masques. Sa réaction? "Ça alors", répond-il à la RTS, malicieux et toujours à cheval entre différents degrés de sérieux.
Cette première date à domicile est un début de tournée idéal pour le Genevois. "Je suis super content de partager ce moment avec les gens, on attendait ça depuis longtemps, explique-t-il. C'est toujours beau de se produire à la maison et de croiser les mêmes têtes que celles qu'on croise en ville".
Embrasser le chaos
Son nouvel album "Chaos Kiss Magazine" qui sort cette année et dont il dévoilera certains morceaux samedi, il l'a composé durant la pandémie. "Chaos Kiss, embrasser le chaos, c’est ma devise, poursuit-il. Avec le Covid, on a également embrassé le chaos. On l'a accepté et aujourd'hui nous sommes relâchés pour vivre une nouvelle vie".
Comme sur "Radio Suicide", c'est le musicien et beatmaker genevois Varnish La Piscine qui a produit ce nouvel album. Un bonheur pour le rappeur de travailler en famille. "Je suis content d'être bien entouré", conclut-il. On n'en saura pas plus.
Propos recueillis par Yves Zahno
Adaptation web: Arthur du Sordet
Makala en concert le 19 février, la salle du Lignon, Vernier (GE), Festival Antigel