Hommage à Didier Séverin, figure bruyante de la scène musicale suisse

Il a dédié sa courte existence à la puissance sonore, aux musiques telluriques et bruitistes et aux hurlements terrifiants sous ses airs d'agneau. Le musicien genevois Didier Séverin avait surtout placé sur la carte du monde le groupe Knut dès le milieu des années 1990, où il oeuvrait au micro et à l'électronique.

L'aventure de cette formation de metal, l'un des fers de lance de la nouvelle scène hardcore avec Nostromo et Fragment, va durer près de vingt ans, jusqu'en 2012. Elle a aussi donné naissance à un label, Snuff Records, que Didier Séverin a monté avec ses amis Fred Rey et le journaliste et batteur Roderic Mounir, ainsi qu'à un fanzine baptisé Evil. Certains albums de Knut deviennent même des classiques ("Challenger", 2002) qui sont réédités.

En mélangeant hardcore, sludge ou mathcore et en flirtant avec le doom, le quintette est devenu une référence metal et a tourné aussi bien aux Etats-Unis qu'en Russie.

Drones et bourdons

Après avoir quitté Genève pour Conthey, en Valais, Didier Séverin fonde notamment en 2018 strom|morts, trio qui tire son nom d'un palindrome, avec les Lausannois Olivier Hähnel et Mathieu Jallut, deux anciens membres du groupe metal Abraham. Il y expérimente les synthétiseurs analogiques modulaires et y explore le drone, une musique plus expérimentale et abstraite où les sons, les notes ou groupes de notes sont maintenus sur une rythmique extrêmement lente.

Une musique faite de bourdonnements dans laquelle il excelle et qu'il fait entrer au musée en devenant curateur d'une exposition itinérante et vulgarisante intitulée "Musique éternelle: drones et autres bourdons dans la musique depuis toujours".

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