"Régine nous a quittés paisiblement ce 1er mai à 11h" en région parisienne, a précisé sa petite-fille. "La reine de la nuit s'en va: fermeture pour cause de longue et grande carrière", a écrit dans un communiqué, rédigé à la demande de la famille, l'humoriste Pierre Palmade, ami proche de Régine depuis de nombreuses années.
"Partie avec sa boule à facettes et sa gouaille chaude et rassurante", Régine "avait fait danser pendant plus de 30 ans dans ses boîtes de nuit les stars du monde entier", a-t-il ajouté dans ce texte.
Régine a été propriétaire de jusqu'à 22 discothèques qui portaient son prénom dans le monde entier, à commencer par le mythique "Chez Régine", près de la prestigieuse avenue des Champs-Elysées, à Paris. Son prénom est devenu ainsi "l'emblème des nuits folles jusqu'au petit matin, elle-même dansant sur la piste jusqu'à la fermeture", a rappelé dans son texte Pierre Palmade.
Chanteuse et actrice
Née Régine Zylberberg à Anderlecht, en Belgique, Régine avait été disquaire et barmaid avant d'ouvrir sa première boîte de nuit dans les années 50. Plus tard, Serge Gainsbourg, qui aime sa voix et sa gouaille, écrit pour elle plusieurs chansons, dont "Les P’tits papiers" en 1965. Ce titre demeure son plus grand succès, avec aussi "La grande Zoa", "Azzurro" et "Patchouli Chinchilla".
Dans les années 60, elle chante au Carnegie Hall de New York, devenant avec notamment Edith Piaf une des rares Françaises à avoir conquis l'Amérique.
Le chanteur Renaud, qui avait aussi écrit plusieurs titres pour Régine, considérait qu'elle était la dernière représentante historique de la chanson française. Au fil des années, de nombreux auteurs lui ont aussi proposé des chansons, à l'image de Charles Aznavour ("Nounours"), Henri Salvador ("Oublie-moi") ou Barbara ("Gueule de nuit").
Régine a aussi joué dans plusieurs films, dont "Les Ripoux" de Claude Zidi, "Jeu de massacres" d'Alain Jessua ou "Robert et Robert" de Claude Lelouch.
boi avec afp
De multiples hommages
"La Nuit est orpheline, elle a perdu sa Reine", a tweeté la chanteuse Line Renaud, tandis que le chanteur et DJ anglais Boy George, membre du groupe Culture Club, a rendu hommage à "la légendaire diva française".
"Six lettres sur un néon, une voix, quelques notes de musique fredonnées sur toutes les lèvres et puis la nuit: ainsi était Régine", a tweeté le Premier ministre Jean Castex.
"Nous avons traversé le siècle à vos côtés, vos chagrins et vos joies se confondant avec les nôtres" a affirmé la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, tandis que la maire de Paris, Anne Hidalgo, a salué la mémoire de "la reine de nos nuits blanches" qui a "fait vibrer sa ville comme personne".