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La Suisse, scène bouillonnante du rap francophone

Les rappeurs genevois Slimka, Di-Meh et Makala font des centaines de milliers de vues sur YouTube et font partie intégrante de la scène francophone
Les rappeurs genevois Slimka, Di-Meh et Makala font des centaines de milliers de vues sur YouTube et font partie intégrante de la scène francophone / 19h30 / 4 min. / le 8 mai 2022
Réunis au sein du label genevois indépendant Colors Records, les rappeurs Makala, Di-meh et Slimka s'exportent aux quatre coins de la planète hip-hop. Une scène suisse bouillonnante, qui fait honneur à son multiculturalisme et qui remplit aujourd'hui les salles à l'international.

Sur les quais de la Sâone à Lyon, l'excitation est palpable. Dans quelques heures, le rappeur genevois Makala s'apprête à jouer dans une salle à guichets fermés, dans le cadre de la tournée de Chaos Kiss, son dernier album. Il suffit de tendre le micro pour constater l'ampleur du phénomène: "C'est un artiste de fou, un génie", lance un jeune homme à la caméra. "C'est le numéro un en Suisse, et le numéro un francophone", ajoute un autre fan.

Ovni musical et stylistique, Makala - Genevois d’origine congolaise - fait partie des fers-de-lance du rap romand au même titre que Di-meh ou Slimka, tous membre du collectif Superwak Clique, fondé il y a quelques années à Genève.

Ensemble, ils font des centaines de milliers de vues avec leurs vidéos sur YouTube et conquièrent la France. Pour preuve, Makala a rempli deux fois en moins de 24 heures la salle parisienne des Machines du Moulin Rouge en avril dernier. "Moi, je pense juste que je suis un jeune qui fait la musique qu'il aime, de la musique qu'il aime entendre. C'est comme ça pour moi qu'on respecte le public. Quand on se respecte soi-même, quand on fait ce qu'on aime", confie Makala, dans le 19h30 de la RTS.

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Un vivier de talents concrétisé par une structure commune: le label indépendant genevois Colors. Créé par Théo Lacroix et Thibault Eigenmann en 2009, la maison canalise le bouillonnement de cette nouvelle vague suisse et lui donne une forte visibilité.

À l’assaut de l'Hexagone

Tenu il y a une décennie pour un parent pauvre du hip-hop francophone, le rap romand s'est finalement arraché à l'indifférence et s'exporte dans des villes comme Paris ou Bruxelles.

Pour Fred Musa, animateur de Planète Rap sur la radio Skyrock, la scène suisse s'est désinhibée: "Makala a un grain de voix, une manière de poser son flow et des lyrics hyper reconnaissables. Avec Di-meh et Slimka, ce sont des artistes talentueux, qui ont une belle marge de progression. Ils ont déjà monté une belle communauté. Maintenant à eux de faire les morceaux qui permettront de passer un cap."

Passer un cap: parmi les trois, Di-Meh est le seul à avoir signé avec un manager parisien. Pour le rappeur, il est encore difficile d'assouvir ses ambitions en Suisse.

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"On ne peut pas se contenter de faire seulement des petites tournées à Zurich, Bâle, Bienne ou Genève. On fait vite le tour de la Suisse. La plupart des gens craignent de porter leurs rêves. C'est pour ça que nous on est là. On essaie de leur montrer que c'est possible, qu'il existe des voies", explique le rappeur.

Soutien des fans

Les membres de la SuperWak Clique ont toute une communauté de fans derrière eux. Ce sont souvent des jeunes qui les écoutent depuis le début, et qui rêvent de les voir toucher le firmament. "Ça fait vraiment plaisir de savoir qu'ils remplissent des salles à Paris, de les voir faire des tournées partout en France. C'est une fierté suisse, mais on est content qu'ils s'expatrient", confie Simon Delaloye, étudiant lausannois et fan de la première heure.

Ce dévouement-là, de la part de ses fans, Makala l'a bien compris: "C'est incroyable, ils me donnent trop d'amour. Il y a des personnes qui m'écoutent depuis qu'ils ont 13 ans, qui ont grandi avec ma musique. Et ça me touche énormément."

Sujet TV: Gilles de Diesbach

Adaptation web: Sarah Jelassi

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