Le rappeur marseillais Soprano reprend le flambeau d'une flopée de superstars qui, principalement dans les années 1990, ont défilé à la Pontaise, de Michael Jackson à U2 en passant par Prince, Pink Floyd, Tina Turner, Elton John ou encore Johnny Hallyday. Le dernier concert date de 2007 avec la venue des Rolling Stones.
Organisateur de la plupart des concerts de l'époque, et à nouveau à la baguette trente ans plus tard, Michael Drieberg reconnaît avoir ressenti "un sentiment particulier" en retrouvant le stade olympique. "La Pontaise a aujourd'hui un côté désuet, mais cela lui donne du charme", relève le directeur de Live Music Production (LMP), contacté par Keystone-ATS.
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Il admet prendre un "risque" en organisant un tel concert, pointant notamment l'ampleur de la taxe sur le divertissement à payer à Lausanne. Mais selon lui, "il n'était pas possible de passer à côté d'un tel concert.".
Il raconte qu'il avait initialement pensé au stade de Genève, avant de renoncer car celui-ci n'est pas assez grand pour accueillir Soprano. Ce n'est que lorsque le rappeur a dévoilé ses dates de tournée que le patron de LMP a décidé de réactiver la carte Pontaise.
Des scènes aux quatre coins du stade
Pour ces retrouvailles, le Genevois promet un show spectaculaire. La scène centrale est reliée à quatre autres scènes, situées dans les coins du stade. Plusieurs écrans géants et projecteurs surplomberont les spectateurs, à plus de vingt mètres de haut. Il se dégagera de ce décor, inspiré des navettes spatiales, "un halo de lumière et d'images".
Autre particularité, 6000 m2 de moquette ont été installés pour protéger la piste d'athlétisme. "Ce n'est pas tous les jours que l'on verra des spectateurs regarder un concert en étant assis sur une moquette", s'amuse Michael Drieberg.
Comme le concert réunira beaucoup de jeunes fans de Soprano, la capacité de la Pontaise a aussi été réduite de 40'000 à 30'000 places. "Les enfants ne doivent pas se sentir compressés", relève l'organisateur.
La première date de tournée de Soprano est en Suisse
Une fois n'est pas coutume, c'est en Suisse que s'ouvrira une tournée des stades. Soprano poursuivra ensuite son "Chasseur d'étoiles Tour" à Lyon, Bordeaux, Marseille et Paris. "Le show se crée à Lausanne, cela explique pourquoi il y a beaucoup plus de répétitions que pour un concert normal", indique Michael Drieberg, précisant que Soprano aura ainsi passé près d'une semaine dans la capitale vaudoise.
Interrogé dans le 19h30, Soprano s'est dit heureux de reprendre les concerts après deux ans et demi d'arrêt. "Commencer en Suisse où tellement de gens nous suivent, c'est incroyable, en plus dans ce stade un peu légendaire", a-t-il relevé. Personnalité préférée des jeunes, il a également expliqué que les "jeunes aiment les textes et trouvent le côté positif que j'essaye de mettre. De plus, comme je suis un père de famille, j'essaye toujours de faire quelque chose que les enfants pussent suivre".
Alors que tous les billets n'ont pas encore été vendus - il en restait environ 3000 jeudi en fin de journée -, Michael Drieberg explique qu'il est trop tôt pour tirer un bilan financier de ce concert, dont le coût pour l'organisateur se chiffre "en millions". Outre la billetterie, cela dépendra de plusieurs facteurs, comme les ventes dans les bars ou le merchandising.
Ferveur de la population
De ce bilan financier dépendra notamment l'organisation de futurs concerts à la Pontaise. Le patron de LMP reconnaît toutefois qu'il a "très envie de refaire quelque chose" à l'avenir. Il se réjouit notamment de "l'excellente collaboration" avec la Ville de Lausanne et de "l'effervescence" suscitée auprès de la population. "On sent une ferveur, un enthousiasme de pouvoir revivre de tels concerts à Lausanne", remarque-t-il.
La suite dépendra, surtout, du futur de la Pontaise. Orphelin du Lausanne-Sport qui a déménagé à la Tuilière, le stade devait initialement être détruit pour être remplacé par des logements.
Une commission scientifique a toutefois proposé de classer en note 1 (la plus élevée) cette enceinte datant de 1954. En attendant une décision sur la sauvegarde ou non de la Pontaise, les autorités lausannoises sont déjà en train de réfléchir à de possibles réaffectations.
ats/mh