La 56e édition du Montreux Jazz Festival propose de nombreux artistes queer à l’affiche. Parmi elles, l’icône lesbienne américaine Ashnikko ou la chanteuse Self Esteem, ouvertement bisexuelle. D’autres parlent d’amour pour des femmes dans leurs textes sans le revendiquer précisément, mais comme faisant partie de leur identité.
C’est le cas de la chanteuse et compositrice Marie-Pierra Kakoma, de Lous & The Yakuza, pour qui l'amour est une question d'individus: "On peut vivre des histoires d’amour formidables avec des femmes sans nécessairement avoir de relation sexuelle. Et c’est ce qui m’est arrivé à plusieurs reprises dans ma vie, d'aimer des femmes profondément et de ne jamais vraiment le définir. C’est plutôt la société qui va le définir. L'amour pour moi est une question d'individu".
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Affirmer son unicité
Pour le jeune Belge Pierre de Maere, parler de son amour pour les garçons dans ses chansons n’est pas non plus une manière de revendiquer son appartenance à la communauté LGBTQI+. C’est simplement affirmer son unicité et son authenticité.
"Je me suis enfermé moi-même jusqu’à mes 17-18 ans parce que j’avais peur de ce que les gens allaient en penser. (...) Personne ne m’a embêté par rapport à cela, j’étais le seul à me limiter et me mettre des barrières. C’est peut-être pour cela qu'aujourd'hui il y a cette quête de liberté et cette envie de dire au monde entier 'sentez-vous libres!'"
Le chanteur ne s'est pas senti discriminé en raison de son homosexualité. "Je n’ai pas à mener un combat ni à revendiquer mon identité sexuelle, ce serait hypocrite. Je vais laisser cela aux personnes qui l’ont vécu de manière plus dramatique, qui ont eu l’occasion de vivre vraiment ce que c’est que d’être rejeté à cause de cela", livre-t-il avec sincérité.
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Environnement homophobe
Tout autre tableau du côté du musicien anglais Olly Alexander, qui a grandi près de Manchester dans un environnement homophobe. Revendiquer son homosexualité et en faire une fierté, être un modèle queer qui ose la visibilité, c’est sa manière à lui d’aider les jeunes qui n’osent pas faire leur coming out: "Je suis très heureux de le faire car j'adore être gay, j'adore être queer et j'ai la chance d'avoir une plateforme et une voix que les gens vont écouter juste parce que j'ai une plateforme."
Le monde change, les scènes musicales sont plus inclusives, mais Olly Alexander reste lucide. Il rappelle que le progrès n’est pas linéaire et que la communauté LGBTQI+ est encore souvent la cible d’attaques, dans les lois comme dans les médias.
Sujet TV: Cecilia Mendoza
Adaptation web: mh