Pendant que les techniciens installent les instruments avant l'arrivée des Måneskin sur scène, la foule crie chaque fois que l'un d'eux entre sur scène. Quand à 21h45 tapantes, le groupe lance "Zitti E Buoni", le titre qui leur a fait gagner l'Eurovision l'an dernier à Rotterdam, la salle réagit instantanément.
Les fondamentaux du rock – voix, guitare, basse, batterie – font à nouveau leurs preuves. Le charisme de Damiano, le chanteur, crève les deux écrans géants de l'auditorium Stravinski.
Un public sous le charme
L'énergie des jeunes musiciens italiens d'à peine plus de 20 ans est immense et leur plaisir de jouer ensemble palpable. La rythmique d'Ethan, à la batterie, est puissante et rapide, Victoria balance une ligne de basse parfaite tout en jouant avec Thomas, le guitariste, dans des positions improbables. Damiano magnétise la salle avec sa voix éraillée et sa beauté.
Ils enchaînent les titres: la foule reconnaît leur dernier single "Super Model" et le précédent "Mammamia". Ce dernier titre est un pied de nez aux rumeurs qui avaient couru sur le chanteur, l'accusant d'avoir sniffé de la cocaïne pendant l'Eurovision.
Les quatre jeunes Italiens jouent plusieurs reprises comme "Beggin" des Four Seasons, "Womanizer" de Britney Spears, mais surtout "I Wanna Be Your Dog" de Stooges et Iggy Pop. Comme pour saluer l'Iguane, les musiciens enlèvent leur t-shirt. La salle est scotchée et ne fait qu'un avec le groupe quand ils enchaînent avec leur propre titre "I Wanna Be Your Slave", avant-dernière chanson de la soirée.
Au premier rang, une vingtaine de jeunes gens n'ont pas dû regretter de se trouver là, car le groupe les fait monter sur scène pour le dernier morceau. Sur les deux écrans géants apparaissent leurs sourires immenses, leur pogo.
Les lumières se rallument trop vite
Les lumières se rallument trop vite. Le public siffle, il en veut plus, mais Måneskin ne revient pas. Serrés à bloc, les spectateurs descendent les marches du Stravinski et se retrouvent bloqués sur le trottoir à l'extérieur devant la salle de spectacle.
Les voitures circulent à peine tant la foule est dense. Personne ne veut manquer une chance de voir les Måneskin quitter le Montreux Jazz. Une même foule compacte se retrouve debout dans les trains, quittant Montreux avec dans l'oreille les riffs de Thomas.
ats/aq