Les "Danses imaginaires" de Campogrande télescopent les genres au Sion Festival

L’idée a d’abord germé dans la tête du violoniste et directeur artistique du Sion Festival, Pavel Vernikov. Il souhaitait faire jouer ensemble deux formations différentes: un trio baroque (violon, violoncelle, clavecin) et un trio classique (violon, violoncelle, piano). Il propose le concept à Nicola Campogrande, compositeur italien prolifique qui écrit des opéras et de la musique de chambre à la fois pour les orchestres et les chœurs. Ce dernier accepte, en rajoutant au projet une basse électrique.

Cohabitation entre genres et instrumentistes

"La basse électrique est comme le drapeau du présent, un symbole de notre époque", explique Nicola Campogrande à la RTS. Le mélange entre instruments baroques et modernes est au cœur du travail et de l’esthétique du compositeur italien. "Depuis des années, je cherche à écouter et à utiliser ce que j’aime dans la musique. Cela signifie que je vais parfois utiliser le jazz, le rock, la chanson de variété ou l’électronique et apporter ces musiques dans les salles de concert où l’on écoute d’habitude Schumann, Mozart ou Beethoven."

L’idée était de rassembler les instruments des différentes époques que la musique a traversées, en allant jusqu’au présent.

Comment obtenir un résultat fructueux face à un tel projet? La réponse est évidente pour Nicola Campogrande. "Le côté artisanal du métier de compositeur est la connaissance de ses musiciens et musiciennes pour leur donner des instructions à la fois précises et fantaisistes. Le but est qu’ils et elles soient en condition de s’exprimer, soirée après soirée. Je cherche à bâtir des structures avec mes partitions."

Faut-il donc une écriture distincte pour chaque musicien et musicienne? "Il faut évidemment se mettre dans la tête d’un musicien baroque, d’un musicien de jazz et d’un musicien classique pour chercher à faire résonner dans leurs têtes ce qu'on désire en tant que compositeur."

Première mondiale

A Sion, on pourra donc entendre en première mondiale dix "Danze immaginarie", ou "Danses imaginaires", composées par Nicola Campogrande. Le "Trio élégiaque n°1 en sol mineur" de Rachmaninov, le "Quatuor avec piano n° 2 en sol mineur" de Fauré et "L'Heure du Berger pour quintette à cordes et piano" de Françaix compléteront le programme.

La formation de huit musiciens comprendra les violonistes Svetlana Makarova et Pavel Vernikov, l'altiste Alexander Gordon, les violoncellistes Miriam Prandi et Ophélie Gaillard, le pianiste Momo Kodama, le claveciniste Ruggero Laganà et, à la basse électrique, Federico Marchesano.

Propos recueillis par Benoît Perrier

Adaptation web: Myriam Semaani

_{"Danze immaginarie", à voir le 26 août 2022 au théâtre de Valère à Sion, dans le cadre du Sion Festival qui se déroule jusqu'au 4 septembre 2022}