Les jeunes virtuoses du piano réunis à l'occasion du Concours de Genève
Un Russe - 16 ans à peine - qui dompte un impromptu de Schubert… ou encore un Coréen de 27 ans qui se lance à corps perdu dans une pièce de Moussorgski. Depuis la mi-octobre, une trentaine d’interprètes venus du monde entier ont participé au Concours de Genève, l'une des compétitions de musique les plus importantes à l’international.
Tous virtuoses, les pianistes viennent de Russie et de Chine, de la Corée et du Japon et sont âgés entre 17 et 28 ans. À l'image de Kaoruko Igarashi, qui a séduit le jury lors des demi-finales avec son interprétation de Schubert et de Liszt.
Kevin Chen distingué
C'est le pianiste canadien Kevin Chen, 17 ans, qui a finalement séduit le jury lors de la finale qui s'est tenue le jeudi 3 novembre au Victoria Hall de Genève. Le deuxième prix a été remis au Russe Sergey Belyavsky, 28 ans, tandis que deux troisième prix ont récompensé la Japonaise Kaoruko Igarashi, 28 ans, et le Chinois Zijian Wei, 24 ans.
>> A réécouter, la finale de piano 2022 du Concours de Genève :
Promouvoir les talents
Créé en 1939, le concours a pour objectif de faire découvrir de jeunes talents, de les promouvoir et de les soutenir dans leur carrière.
Pour le jury, composé de sept experts, difficile cependant de départager les candidats face à un tel niveau d'excellence. Car à ce stade de la compétition, tous les interprètes affichent une parfaite maîtrise technique.
Un exercice délicat pour Gilles Vonsattel, membre du jury qui a lui-même remporté le concours il y a une quinzaine d’années. "Il faut capter les détails, tout en essayant de se former une image générale de la personne en tant qu’artiste, et sur la la totalité de sa performance", détaille-t-il.
Transmettre l’émotion
Plus que des critères objectifs, le ressenti des jurés est primordial. Chacun assume une part de subjectivité dans sa manière de juger. "Notre choix s’opère aussi en fonction de notre personnalité et à l’expérience que l’on ressent face à la musique", ajoute Gilles Vonsattel.
Janina Fialkowska, présidente du jury, recherche l’étincelle, ce petit plus qui fait la différence. "Le niveau est extrêmement haut. Je penche plutôt pour quelqu’un qui me touche, qui me donne les larmes aux yeux, qui me fait ressentir l’émotion que le compositeur a voulu nous transmettre. C’est un don du ciel… Celui de réussir à transporter son auditoire ailleurs", souligne-t-elle.
Un Coréen distingué en composition
Quant au concours de composition, qui se tient tous les deux ans, il a été remporté cette année par le Coréen Shin Kim. L'artiste de 27 ans a été distingué pour son oeuvre "The Song of Oneiro". Shin Kim, qui s'adjuge les 15'000 francs promis au lauréat, a devancé le Japonais Yuki Nakahashi et le Hongrois Armin Cservenák.
>> A réécouter, la finale de composition du 76e Concours de Genève. Les oeuvres sont interprétées par les Neue VocalSolisten Stuttgart :
Depuis sa création en 1939, le Concours de Genève a présenté 26 disciplines. Aujourd'hui, huit disciplines prioritaires ont été désignées: le piano, la flûte, la clarinette, le violoncelle, l'alto, le quatuor à cordes, le chant et la percussion. Elles sont proposées en alternance.
saje/mh
Sujet TV: Mathieu Lombard