"Unity", le retour de Nina Hagen entre foi, amour et extravagance rock

La reine punk berlinoise des années 1970-80 aux cinq octaves n'a rien perdu de sa voix théâtrale. Elle en fait encore la démonstration dans ce nouvel album stylistiquement éclaté où la variété de ses modulations vocales épousent les différentes convictions affichées au fil des douze titres.

Sur la chanson-titre, elle collabore ainsi avec le pape du funk George Clinton dans un registre dub étincelant et déjanté en hommage au mouvement Black Lives Matter. Le tandem a écrit ce titre en réaction à la mort de George Floyd et contre la haine.

Figure contestataire du rock

Le reggae constitue aussi la source d'inspiration de "United Women of the World", conçu en compagnie de la chanteuse jamaïcaine Liz Mitchell (Boney M) et de l’icône américaine new wave underground Lene Lovich. Un titre qui permet à Nina Hagen de célébrer surtout les femmes et la lutte pour leurs droits fondamentaux.

Ailleurs, l'excentrique chanteuse et figure de la contestation dans le rock s'aventure dans quelques reprises à sa manière punk débridée. Comme celle de "16 Tons", titre du chanteur-guitariste américain de country Merle Travis, enregistré en 1946, qui évoque la dure vie d'un mineur de charbon dans le Kentucky. Ou encore le classique "Blowin' in the Wind" de Bob Dylan adapté en allemand sous l'intitulé "Die Antwort weiss ganz allein der Wind".

Nina Hagen affirme désormais faire de la musique pour renforcer l’unité de l’humanité. Le mélange des discours, des genres et des esthétiques de "Unity" lui va bien.

Sujet radio: Yves Zahno

Adaptation web: olhor

Nina Hagen, "Unity" (Groenland Records).