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Des places de concert à prix dégressif, une première lancée à Genève

Nouveau système de billetterie contre le marché noir lors d'un showcase d'Orelsan
Nouveau système de billetterie contre le marché noir lors d'un showcase d'Orelsan / 19h30 / 2 min. / le 25 décembre 2022
Une salle genevoise vient d’inaugurer un tout nouveau système de financement des concerts, avec des places qui se vendent à prix dégressif. Il permet de lutter contre le marché noir tout en se payant des artistes d'envergure, est une première mondiale.

Méga star du rap français, Orelsan était de passage jeudi au Village du soir à Lancy (GE), pour un showcase intimiste. Avec une jauge à 700 personnes et une toute petite scène, les spectatrices et spectateurs ont apprécié. "On l’a vu à l’Arena, on était proches mais pas autant. Là, c’est vraiment une super opportunité", saluent deux jeunes fans dans le reportage du 19h30 de la RTS dimanche.

Le financement de ce concert, lui, était une première mondiale. La salle a étrenné un nouveau système de vente sur un modèle d’enchères inversées. A l’ouverture de la billetterie, les places se vendaient 180 francs. Puis, chaque jour à midi, le prix descendait - jusqu’à un minimum théorique de 50 francs. Il était même possible de réserver un prix choisi, dans la limite des places disponibles.

"Certains ont décidé de l’acheter à 80 francs, d’autres à 100 ou 120", explique Susana Placido, responsable de la billetterie Lilipass. "Si le billet a atteint ce prix-là, ils ont été servis. Et s’ils ne l’ont pas été, ils vont être automatiquement remboursés par le système".

Des places parties comme des petits pains

Car le concept a étonnamment bien marché et le prix des billets n’a même pas atteint le prix plancher. Les premières places sont parties d’emblée, comme des petits pains.

"J’ai payé 100 francs. Je suis content parce que c’était ma limite. Au-delà, je n'allais pas payer", souligne un autre spectateur. D'autres ont payé 75 francs, 120 francs, 180 francs…

Ceux qui peuvent se le permettre et les grands fans achètent de toute façon un billet. Mais le système permet aussi à ceux qui ont moins d’argent de pouvoir assister au concert si tout se passe bien.

Dans le but originel d'éviter le marché noir

Ce côté social est apprécié, mais il est accidentel. Car à l’origine, les organisateurs ont développé cette billetterie pour éviter le marché noir. Et le test est concluant: "Je ne peux pas vous donner le prix moyen du billet, mais il a été au-dessus de la moyenne espérée", explique Olav Zweifel, directeur artistique de Village du soir. "Donc, à l’avenir, on pourra de nouveau produire ce type d’artiste avec cette billetterie innovante".

L'organisateur se dit du reste prêt à partager son système d’achat/vente avec tout autre organisateur intéressé à lutter contre le marché noir.

Cecilia Mendoza/oang

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