En 1955 est apparu le premier morceau de musique généré par ordinateur. Celui de Hiller et Isaacson à l'université d'Illinois aux Etats-Unis. Demander de l'aide aux sciences pour composer de la musique, ça ne date donc pas d'hier.
Au VIe siècle avant J.-C. déjà, Pythagore relie un nombre à une note. Jean-Sébastien Bach au XVIIe siècle utilisait des méthodes mathématiques et géométriques, et Mozart, la recombinaison de fragments tirés au sort avec des dés. Il y a deux ans, l'intelligence artificielle a terminé la 10e symphonie inachevée de Beethoven en se nourrissant des quelques esquisses laissées par le compositeur.
Des expérimentations musicales
Les expérimentations sont nombreuses. David Bowie notamment travaillait avec un générateur de paroles aléatoire dans les années 1990. Actuellement, le fameux ChatGPT génère un texte dans le style de Nick Cave. Autre exemple datant d'il y a trois ans: une imitation du célèbre rappeur américain Travis Scott par un certain Travis Bott: l'intelligence artificielle a ingurgité son répertoire pendant deux semaines avant de régurgiter un morceau original.
Les entreprises musicales d'intelligence artificielle sont en pleine explosion. Certaines ont déjà été rachetées par de gros labels comme Warner. Il faut dire que le potentiel financier est énorme: recréer des tubes calqués sur des milliers d'autres grâce à l'intelligence artificielle, cibler encore plus les goûts du public, empocher tous les droits d'auteur, tout ça sans payer le salaire de musiciens.
L'IA, un outil pour la musique
Alors, les musiciens seront-ils remplacés? La question est latente depuis les années 1970 avec l'arrivée des synthétiseurs, puis des boîtes à rythmes et enfin des sons échantillonnés. Pourtant pour le moment, les artistes sont toujours là. L'intelligence artificielle apparaît plutôt comme un outil destiné aux musiciens qui en ont souvent fait usage.
Sujet radio: Yves Zahno
Adaptation web: ld