Sur Netflix, la série '"Emily in Paris" bat des records d'audience. Preuve en est: depuis le lancement de la saison 3 fin décembre, de nombreux Anglais se demandent comment déménager à Paris. Selon le site d'estimation immobilière GetAgent, cité par Le Parisien, "les recherches en ligne pour déménager à Paris ont bondi de 1416% par rapport à la semaine dernière".
>> Lire aussi : Arpenter les rues de Paris sur les traces de l'héroïne de la série "Emily in Paris"
L'immobilier n'est pas le seul domaine à surfer sur le succès de la série (lire aussi encadré). La musique arrive, momentanément, à en profiter. La voix envoûtante de la Genevoise Anissa du groupe Bandit Voyage accompagne ainsi le dernier épisode de la saison 3. "Nous avons été contactés par des bookers et des festivals. Il y a donc eu quelques éléments chouettes reliés à 'Emily in Paris' qui se sont passés", indique Anissa Cadelli, jeudi dans le 19h30 de la RTS.
Et l'autre membre du groupe, Robin Girod, d'ajouter: "On nous avait prévenus qu'il y aurait plus d'écoutes sur nos musiques. Sur le clip, par exemple, il y a plein de commentaires du type, 'great' ou 'je vous ai vus sur Netflix, votre groupe est incroyable!'."
Environ 1800 francs
Mais figurer sur la bande son d'une série qui compte des millions de vues dans le monde entier ne rime pas avec argent. "Cela représente 2000 dollars (1830 francs, n.d.l.r.) par morceau avec 33% pour l'éditeur, déclare Robin Girod. Ce n'était pas un bon plan pour l'argent. Nous ne l'avons pas fait en nous disant qu'on pourrait ensuite se payer une session en studio."
Le groupe touchera aussi quelques centaines de francs en plus, via des droits d'auteur négociés par la Société suisse pour les droits des auteurs d'œuvres musicales (Suisa). "Suisa a des contrats avec les plateformes comme Netflix qui prévoient une redevance en fonction du nombre de vues", explique Céline Evéquoz, cheffe du Service juridique et communication à la Suisa.
Le compositeur des sons du "Serpent"
Rien qu'aux Etats-Unis, plus de 500 séries sont produites chaque année pour les plateformes de streaming. Ce marché attire les musiciens. Certains arrivent à tirer leur épingle du jeu. La musique du "Serpent", par exemple, est signée par Dominique Scherrer, compositeur suisse installé à Londres. "Cela me plaît beaucoup de travailler pour des séries, dit-il. Huit heures d'images, cela laisse plus de temps pour s'éclater et composer."
En plus, avec sa notoriété, travailler pour des séries est très lucratif pour Dominique Scherrer. "Quand la série a un succès mondial, cela vaut encore plus la peine."
Pour le duo genevois Bandit Voyage, Emily Cooper est déjà oubliée. Il préfère se concentrer sur son nouvel album qui sort dans quelques semaines.
Delphine Gianora/vajo
Le Valaisan Kevin Germanier habille les personnages d'"Emily in Paris"
Carel, Courrèges, Chanel... La série "Emily in Paris" fait bondir les ventes des marques qu'arbore l'héroïne, rappelle Les Echos. Aux côtés des grands noms de la mode, on retrouve l'étoile montante, le Valaisan Kevin Germanier.
Dans une interview en ligne, la costumière de la série Marylin Fitoussi expliquait: "J'ai l'âge de faire connaître des jeunes talents, de transmettre et peut-être d'accélérer les carrières de jeunes artisans talentueux, tels que Kevin Germanier, Pressiat, Ludovic de Saint-Sernin, Romain Thevenin, Léclisse…"
"Je suis très reconnaissant envers Marylin Fitoussi et les personnalités qui portent mes tenues, mais je reste attaché à l'histoire de notre entreprise et à ses racines. Ce qui me rend le plus fier, c'est de me dire qu'une tenue tricotée en Valais a pu être vue des millions de fois", réagit Kevin Germanier dans Le Nouvelliste.
>> Lire aussi : Kevin Germanier, le styliste valaisan qui associe glamour et déchets