"Incendies", la guitare tout feu tout flamme de Billie Bird

Si les premiers morceaux de Billie Bird possédaient des sonorités et des synthétiseurs rappelant les années 1980, elle a décidé de changer de cap avec son premier album baptisé "Incendies", entre guitares acoustiques et instrumentaux électroniques.

Ce retour à la guitare, instrument de prédilection de Billie Bird depuis ses 9 ans, est comme un hommage. Durant les périodes tourmentées de sa vie, l’instrument fut sa bouée de sauvetage. Acoustique, électrique ou distordu, il est omniprésent dans "Incendies".

Un disque personnel

Entre tempêtes et accalmies, "Incendies" regroupe dix titres chantés en français. Billie Bird y interprète notamment "La fin du monde", un morceau composé en hommage à sa mère, qui lui a offert sa première guitare. Une mère à la fois aimante, attentionnée et absente, malheureusement décédée en 2020. "Avec ce disque, la possibilité d’avoir autant de titres m’a offert beaucoup de liberté dans l’expérimentation. Certaines chansons que j’ai écrites devancent même ma compréhension. Par exemple, je me suis dit qu’il fallait que j’écrive une chanson sur la fin du monde. Mais j’ai compris par la suite pourquoi j’avais écrit cette chanson", se souvient Billie Bird, interrogée par la RTS.

"Incendies" a été co-produit par Billie Bird et Fabio Pinto, lui-même guitariste. L'album porte bien son nom: tandis que le duo envoie ses premières chansons à Paris pour les mixer et les masteriser, leur studio suisse prend feu. Fabio Pinto décide alors de reprendre le travail dans un autre endroit, cette fois au Tessin. "C’était un mal pour un bien, puisque Fabio s’est installé dans un joli studio qui nous a permis de travailler de manière très confortable", ajoute Billie Bird.

>> À écouter: interview et portrait de Billie Bird dans "Question genre" :

Promouvoir la parité dans la musique

Parallèlement à sa carrière de chanteuse, Billie Bird travaille pour l’association Helvetiarockt, dont le but est de promouvoir la parité dans la scène musicale suisse. Elle y organise des ateliers destinés aux femmes, personnes trans et non-binaires en lien avec la musique. De plus, elle s’occupe aussi de l’annuaire présent sur le site web de l’organisation. Ce répertoire permet aux femmes, personnes trans et non-binaires travaillant dans l’industrie musicale en Suisse de se contacter facilement.

Entre-temps, Billie Bird a rejoint l’agence genevoise et féministe Inouïe, aux côtés d’artistes comme Clara Luciani, Imany ou encore Flèche Love. "Il était important pour moi de les rejoindre dans cette transition autour de mon projet Billie Bird. Ce disque représente un nouveau chapitre. J’avais besoin de travailler avec des gens que j’aime, dans la bienveillance", explique Billie Bird à la RTS.

Si le féminisme est une valeur importante pour elle, la musicienne n’exige pas pour autant d’elle-même un militantisme permanent. "Je pense qu'en tant que femme, le fait d’être présente, de faire son travail et d’oser prendre de la place est déjà politique en soi."

Propos recueillis par Claire Mudry et Christine Gonzalez

Adaptation web: Myriam Semaani

_{Billie Bird, "Incendies" (Mouthwatering Records).}

_{En concert au Festival Voix de fête, Genève, le 20 mars. Vernissage officiel de l’album au Tea Room Festival, Fribourg, le 29 avril.}