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L'Orchestre symphonique Bande-Son rend hommage au western spaghetti

Une image du film "Le bon, la brute, et le truand". [AFP - Archives du 7e art/Photo 12]
Une image du film "Le Bon, la Brute, et le Truand". - [AFP - Archives du 7e art/Photo 12]
Durant quatre concerts à Crissier (VD) et à Genève, l'Orchestre symphonique Bande-Son plonge dans l’univers musical du cinéma western italien. Avec des oeuvres de l'emblématique Ennio Morricone, mais également de compositeurs moins connus comme Luis Bacalov ou Bruno Nicolai.

Le western spaghetti, ce sont des centaines de longs métrages produits en Italie, inspirés par la conquête de l’Ouest et le cinéma américain, qui ont fait fureur dans les années 1960 et 1970. En remettant au goût du jour les codes hollywoodiens, le western à l’italienne a su revitaliser un genre qui était en train de disparaître des écrans. On considère que c’est le cinéaste Sergio Leone qui lui donne ses lettres de noblesse en réalisant "Pour une poignée de dollars" en 1964. Ce film propulse la mode des westerns fabriqués à la chaîne dans les studios de Cinecittà à Rome, qui perdure jusqu’à la fin des années 1970.

Aujourd’hui, l’Orchestre symphonique Bande-Son sous la direction de Thierry Besançon, accompagnés du choeur Tale of Fantasy, de la formation El Mariachi Veracruzet, des solistes Sophie Graf (soprano), Didier Coenegracht (chanteur) et Serge Schlaeppi (harmonica), rendent hommage aux bandes originales de ces films, le plus souvent inédites en concert. Car autant que les images, la musique est une composante majeure du western spaghetti. Au programme, plusieurs compositeurs emblématiques du genre, à commencer bien sûr par Ennio Morricone.

Une formule musicale faite d'instruments et de bruitages

En composant la B.O. de "Pour une poignée de dollars", premier jalon important du western spaghetti, Ennio Morricone puise du même côté que son complice Sergio Leone: les musiques de westerns américains, à commencer par celle de "Rio Bravo" et les musiques du Japonais Masaru Sato pour les films d’Akira Kurosawa, par exemple "Les sept samouraïs" et "Yojimbo".

Morricone imagine alors la recette musicale parfaite du western italien. Il émaille notamment la partition orchestrale d’instruments et de bruitages en tous genres: harmonica, guitare électrique, fouet, coups de feu, sifflement ou groupe de mariachis. Pour un effet souvent délibérément exagéré.

Cette formule donne le ton pour toutes les musiques de film de western spaghetti à venir et colle à tel point à la peau d’Ennio Morricone, qu’il doit répéter tout au long de sa carrière que ses compositions pour le western ne représentent qu’une infime portion de ses centaines de partitions pour le cinéma.

On trouve Morricone au générique d’une trentaine de westerns italiens, dont le "Grand silence" avec Jean-Louis Trintignant et Klaus Kinski, "Mon nom est Personne" avec Terence Hill et, bien sûr, "Il était une fois dans l’Ouest".

De nombreux compositeurs italiens

Outre Ennio Morricone, de très nombreux compositeurs du cinéma italien s'attaquent au western spaghetti, notamment Francesco de Masi, Pino Donaggio, Gianni Ferrio. Il y a aussi Luis Bacalov, d’origine argentine, que l’on connaît surtout pour la musique du film "Il Postino", bien ultérieure. Mais avant cela, en 1966, il crée l’un des hymnes les plus fameux du western italien: "Django".

Parmi les autres compositeurs qui ont dégainé des partitions pour le western spaghetti, on relève le nom de Bruno Nicolai, collaborateur occasionnel d’Ennio Morricone, et celui qui a sans doute le plus adhéré au style du maestro.

Nicolai a œuvré dans l’ombre de Morricone tout au long de sa carrière, mais cela ne l’a pas empêché de mettre sa rigueur et sa créativité au service de nombreuses productions italiennes, dans des domaines aussi divers que le film de guerre, le thriller ou le western.

Sujet radio: Pascal Knoerr

Adaptation web: olhor

"Western Spaghetti", par l'Orchestre symphonique Bande-Son, sous la direction de Thierry Besançon, en concert à la salle de Chisaz, Crissier (VD), du 24 au 26 mars; au Victoria Hall, Genève, le 2 avril.

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