Jusqu'à très récemment, Zaho de Sagazan n'avait sorti que trois chansons et pourtant son nom circulait déjà partout. L'an dernier, elle a joué dans les festivals qui comptent - avec une prestation particulièrement remarquée en décembre aux Trans Musicales de Rennes -, ce qui l'a poussé sur le devant de la scène. Son premier album était donc très attendu dans le milieu de la musique.
Un mélange d'électro et de chanson à texte, une voix au timbre grave dans un corps de 23 ans sont quelques-uns des ingrédients qui font le succès de Zaho de Sagazan. Ses textes dévoilent aussi une personnalité et un parcours étonnants. Enfant, Zaho de Sagazan pleurait beaucoup, elle avait de la peine à s'exprimer. L'artiste décide un jour d'en faire une force et se met à chanter: "Je ferai danser les gens au rythme de mes pleurs". A l'époque, un piano traînait dans la maison, il sera son moyen d'expression.
La musique de l'âme
Zaho de Sagazan chante pour exorciser la mélancolie, la tristesse ou encore pointer le prédateur pervers-narcissique dans le titre "Les dormantes". Et dans cette vague post #MeToo, elle ouvre aussi la brèche à la réconciliation avec le sexe masculin, dans un titre intitulé "Les garçons". Chez Zaho de Sagazan, il y a un peu de Barbara, l'artiste fétiche de sa mère, mais aussi du Brel, du Depeche Mode et du Stromae.
La base de ses chansons se trouve dans la simplicité de deux accords de piano, auxquels s'ajoutent ses larmes et sa mélancolie, l'essence du blues. Zaho de Sagazan, c'est la musique de l'âme: pour la faire bien parler, pas besoin de grands moyens.
Sujet radio: Yves Zahno
Adaptation web: ld
Zaho de Sagazan, "La symphonie des éclairs" (Virgin Records).
En concert le 21 avril à la Case à Chocs à Neuchâtel, le 19 juillet au Paléo Festival de Nyon, le 19 octobre 2023 à l'Alhambra de Genève.