Sparks, l'art d'une pop pleine d'humour et de cinéma

Dans le clip du morceau-titre de l'album, "The Girl Is Crying In Her Latte" ("La fille pleure dans son café latte"), l'actrice australo-américaine Cate Blanchett se déhanche au premier plan dans un costume jaune canari, écouteurs sur les oreilles. La comédienne constitue l'incarnation même du talent, de l’art et de l’intelligence qui accompagnent la longue carrière des Sparks.

En 1968, les deux frères Ron et Russel Mael ont fondé leur groupe à Los Angeles. Ron s’occupe des claviers et Russel du chant, avec une voix assez particulière qui le distingue immédiatement. Le succès n'arrive toutefois qu'en 1974 avec le morceau "This Town Ain’t Big Enough For The Both Of Us". Un titre qui pourrait tout droit sortir d'un western.

Intelligence et ironie

C’est là tout le génie des Sparks. Ils n'auraient pu être qu’un groupe de pop parmi d’autres, mais leurs textes pétillent d’intelligence et d’ironie. Et dans leur nouvel album, cet humour est toujours présent, comme sur "Gee, That Was Fun" où Sparks chante: "Si j’avais su, j’aurais passé moins de temps sur mon téléphone, j’aurais voulu aimer 'Crime et châtiment', j’aurais passé moins de temps à regarder le sport et j’aurais amélioré mes réparties".

Les Sparks continuent d'occuper une place à part dans le monde de la musique. C'est un groupe pop certes, mais surtout un groupe artistique, explorateur et inventif. D’ailleurs, leur chemin a croisé celui de pléthore d’esprits créatifs. Ils ont collaboré avec Giorgio Moroder, le producteur italien considéré comme le père du disco, les rockeurs écossais de Franz Ferdinand ou encore le réalisateur Leos Carax pour la musique du film "Annette" qui leur a valu un César et leur rencontre avec Cate Blanchett. Et la papesse de la crédibilité musicale et artistique, Björk, les cite par ailleurs comme une influence qui a changé sa vie.

La carrière des pétillants septuagénaires, qui dure depuis plus de cinquante ans, ne semble pas prête de s’essouffler. L'humour, un univers décalé et l'envie d'explorer leur a permis de traverser les époques. Alors que leur amour du cinéma les a poussés dans ce nouvel album à baptiser une chanson "Veronica Lake", du nom d'une star d'Hollywood à la carrière météorique dans les années 1940 qui a connu une fin tragique.

Sujet radio: Claire Mudry

Adaptation web: olhor

Sparks, "The Girl Is Crying In Her Latte" (Universal Music).