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A Rolle, l'académie Ozawa accueille de jeunes virtuoses de l'archet

A Rolle, des musiciens parmi les plus prometteurs au monde suivent la méthode rigoureuse d’un célèbre chef d'orchestre japonais
A Rolle, des musiciens parmi les plus prometteurs au monde suivent la méthode rigoureuse d’un célèbre chef d'orchestre japonais / 19h30 / 2 min. / le 8 juillet 2023
Il y a 20 ans, le chef d'orchestre japonais Seiji Ozawa a choisi la Suisse romande pour créer l'académie musicale qui porte son nom. Chaque été, de jeunes instrumentistes à cordes parmi les plus prometteurs au monde se réunissent pendant deux semaines pour étudier selon sa méthode.

En 2004, le célèbre chef d'orchestre Seiji Ozawa crée en Suisse une académie dévolue au quatuor et à l’ensemble à cordes. A ses débuts, elle prend ses quartiers à Blonay (VD), à la Fondation Hindemith. Depuis 2007, la "Seiji Ozawa International Academy Switzerland" se tient au château de Rolle (VD) et accueille chaque année trente jeunes solistes venus du monde entier figurant parmi les plus prometteurs de leur génération.

"J’adore travailler avec les jeunes musiciens. Je n’ai pas à les pousser. Il faut juste trouver entre nous une même respiration", disait Seiji Ozawa à propos de son académie. Aujourd'hui âgé de 87 ans et sujet à d'importants problèmes de santé, le maestro nippon ne se déplace plus en Suisse. Mais ses principes continuent d'être transmis par les professeurs, dont trois étaient déjà présents lors de la première édition de l'académie: le violoncelliste Sadao Harada, l'altiste Nobuko Imai et la violoniste Pamela Frank. Sous leur haut patronage, les jeunes musiciens travaillent intensivement en formation de chambre pour tendre vers l'écoute et l'harmonie.

"S’écouter les uns les autres, dans l’émotion... comment utiliser l'archet, le vibrato, il y a tellement de petits détails. C’est comme bâtir une maison: nous avons deux semaines pour vraiment creuser un ou deux mouvements, pour faire ce travail de fondation", indique Sadao Harada. A Rolle, les étudiants et étudiantes s'immergent en profondeur dans un répertoire très court, comme un ou deux mouvements d’un quatuor. Cette méthode, qui implique de travailler quasiment note après note, change la manière d’interpréter une partition.

Un moment à part

Cette année, l’académie compte vingt-trois participants et participantes venus de onze pays. Plusieurs reviennent pour la deuxième ou troisième fois. Pour ces jeunes talents, l’académie Seiji Ozawa est un moment à part. "Ici, nous avons la possibilité d’aller très en profondeur dans une pièce et d’ouvrir tous les chemins possibles. Je trouve que c’est un processus vraiment intéressant", témoigne Diana Adamyan, jeune violoniste arménienne déjà couronnée de nombreux prix. Pour Sào Soulez Larivière, altiste, l'académie permet de "mieux écouter, mieux ouvrir les oreilles et de vraiment comprendre ce que le compositeur veut transmettre".

La direction et les professeurs de la "Seiji Ozawa International Academy Switzerland" permettent aussi à d'anciens étudiants de venir transmettre à leur tour leurs connaissances. C'est le cas du violoniste français Julien Szulman, qui enseigne désormais à l’académie Ozawa après avoir été élève à plusieurs reprises. "Nous réfléchissons aux oeuvres avec les étudiants et nous entendons des choses inattendues. Cela nourrit, en tant que musicien. Cela a changé totalement ma vision de la musique", livre-t-il.

Plusieurs concerts donnent au public l'occasion d'écouter le fruit de ce travail intensif. Après Genève et Martigny, un concert est prévu ce mardi soir à la Fondation Michalski, à Montricher (VD). Les musiciens joueront en quatuors les divers mouvements travaillés lors de l'académie (oeuvres de Schubert, Beethoven, Brahms, Ravel et Mozart). En deuxième partie, l'ensemble des musiciens et musiciennes interprétera "Métamorphoses" de Richard Strauss, sous la direction de Kazuki Yamada.

Sujet TV: Oscar Rosetti et Mathieu Lombard

Adaptation web: Melissa Härtel

Seiji Ozawa International Academy Switzerland, du 30 juin au 12 juillet 2023 au Château de Rolle (cours ouverts au public). Concert à découvrir encore le mardi 11 juillet à la Fondation Michalski, Montricher, à 19h30.

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Seiji Ozawa, le chef d'orchestre qui a fait aimer la musique classique aux Japonais

Prestigieux chef d'orchestre, Seiji Ozawa a toujours eu à coeur de faire connaître et de partager sa passion, en particulier au Japon, son pays d'origine, pays avec lequel il a entretenu des relations parfois compliquées. Un documentaire proposé par la RTS permet de découvrir ce musicien hors norme âgé aujourd'hui de 87 ans.

C'est grâce à lui que le Japon va s'ouvrir à la musique classique. Conscient que son pays connaît mal ce genre, Seiji Ozawa crée dès 1972 le Nouvel orchestre philharmonique du Japon, puis en 1984, en hommage à son mentor, le Saito Kinen Orchestra qui réunit des instrumentistes japonais jouant dans des orchestres occidentaux et qui deviendra son orchestre "de coeur". En 2003, il fonde le Tokyo Opera Nomori, première compagnie lyrique du Japon. Des formations qui seront essentielles à l'essor de la musique classique dans ce pays.

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