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La musique hip-hop est née il y a un demi-siècle dans un HLM du Bronx

Le hip-hop fête ses 50 ans. Retour en image sur l’histoire d'un mouvement qui a conquis la planète.
Le hip-hop fête ses 50 ans. Retour en image sur l’histoire d'un mouvement qui a conquis la planète. / 19h30 / 2 min. / le 11 août 2023
Il y a 50 ans, le hip-hop naissait dans le Bronx, l'un des cinq arrondissements de New York. Avant de devenir une industrie mondiale valant plusieurs milliards, cette musique offrait à de jeunes Afro-Américains une échappatoire à la pauvreté et aux discriminations.

Le 11 août 1973, dans une salle communautaire au rez-de-chaussée d'un immeuble HLM au 1520 Sedgwick Avenue, un DJ d'origine jamaïcaine, Clive Campbell, alias DJ Kool Herc, innove: en faisant tourner le même disque sur deux platines, il isole les séquences de rythmes et percussions et les fait durer dans les enceintes, préfigurant le "breakbeat", composante essentielle de la musique hip-hop.

La musique hip-hop est née dans un HLM du 1520 Sedgwick Avenue, à New York, il y a tout juste 50 ans. [AFP - Peter Kramer/Getty Images]
La musique hip-hop est née dans un HLM de la Sedgwick Avenue, à New York, il y a tout juste 50 ans. [AFP - Peter Kramer/Getty Images]

"Célébrer 50 ans, c'est extraordinaire. Parce que tout ça n'avait aucune valeur. Quand nous avons commencé, personne ne voulait engager un DJ, un MC (Master of Ceremonies) ou des breakdancers", se remémore l'historien du hip-hop Ralph McDaniels, l'un des premiers à avoir filmé la scène rap de New York.

L'anniversaire d'un anniversaire

Le 11 août 1973 "'était simplement une fête d'anniversaire, mais cette fête a marqué le début de tout cela", souffle le sexagénaire qui a gardé des décennies d'archives, des milliers d'heures d'images et de sons.

Alors que la vie était âpre et violente à New York, frappée par la pauvreté, la drogue et la criminalité, les premières "block parties" - des fêtes de quartier - furent une bouffée d'air pour nombre d'adolescents et de familles qui cherchaient à s'évader d'une réalité difficile, et notamment des discriminations sociales et raciales, se rappelle Jerry Gibbs, qui a grandi dans le Bronx.

DJ Kool Herc, photographié ici en août 2017 à New York, est considéré comme le père fondateur de la musique hip-hop. [AFP - Bryan Bedder/Getty Images]
DJ Kool Herc, photographié ici en août 2017 à New York, est considéré comme le père fondateur de la musique hip-hop. [AFP - Bryan Bedder/Getty Images]

"J'étais gamin quand ça a commencé, mais j'ai vu comment cela a soudé les communautés (...) comment les DJ faisaient danser les gens (...) leur faisaient oublier tous leurs soucis et décrocher pour une soirée", raconte le rappeur de 55 ans qui se fait appeler DJ Cool Gee.

"Beaucoup des plus grands artistes de hip-hop ont vécu des moments difficiles", renchérit Ralph McDaniels, citant Jay-Z, The Notorious B.I.G. ou Nas, qui ont grandi dans des ghettos pauvres de New York.

>> Ecouter aussi le sujet de La Matinale sur les 50 ans du hip-hop :

Le Bronx fête le hip-hop en août 2021. L'arrondissement new-yorkais est le berceau de ce style musical. [Reuters - Andrew Kelly]Reuters - Andrew Kelly
Le hip-hop est né il y a cinquante ans dans le Bronx, à New York / La Matinale / 1 min. / le 11 août 2023

Premier succès commercial en 1979

La musique hip-hop part à l'assaut de l'industrie du disque à la fin de la décennie. Le titre "Rapper's Delight" de The Sugarhill Gang, sorti le 16 septembre 1979, devient le premier succès rap de l'histoire. Signe de consécration, le morceau du groupe originaire du New Jersey est conservé depuis une dizaine d'années à la prestigieuse Bibliothèque du Congrès à Washington.

A ses débuts, le hip-hop s'axe sur le thème de la fête, avec des techniques de rap simples et un tempo modéré, avant que le groupe Grandmaster Flash and the Furious Five avec sa chanson "The Message" (1982), qui décrit avec réalisme la vie et la pauvreté dans les ghettos, n'apporte un style "conscient" au genre. Afrika Bambaataa, DJ Kool Herc, Melle Mel et Grandmaster Caz figurent aussi parmi les artistes majeurs de cette époque.

La côte Est des Etats-Unis, en particulier New York, jouera un rôle central dans le développement du hip-hop dans les années 1980 et le début des années 1990, dit "l'âge d'or".

Dans ces années-là, la culture hip-hop part à la conquête du reste du monde. En Suisse, des jeunes adoptent sa musique, mais aussi ses autres modes d'expression, la breakdance et le tag.

>> Lire l'article sur l'arrivée du hip-hop en Suisse romande : L'histoire du hip-hop en Suisse romande: rap, graffitis et squats

"Les gens n'acceptaient pas vraiment le hip-hop, ils pensaient qu'il allait échouer", se rappelle Paula Farley, 59 ans, qui fut enfant des premières fêtes dans le Bronx. "Cinquante après, on les a fait mentir", se réjouit-elle.

>> En 1991, le Journal du soir de La Première s'intéresse à l'émergence en Suisse de la culture hip-hop, en particulier les tags :

Image d'illustration d'un graffiti "hip-hop" [Unsplash - Ben Wiens]Unsplash - Ben Wiens
Le hip-hop, un mouvement en train de devenir un véritable phénomène de société. Ses adeptes pratiquent le tag, la brûlure, et dansent le break / Journal du soir / 24 min. / le 1 mars 1991

ami avec l'afp

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New York en fête pour célébrer un demi siècle de hip-hop

Des milliers de personnes ont fêté vendredi jusqu'au bout de la nuit les 50 ans du hip-hop. Des pionniers du genre, tels Run-DMC, Nas et Snoop Dogg, ont donné un méga-concert dans le Bronx, dans un Yankee Stadium à l'ambiance surchauffée.

Pendant plus de huit heures, New-Yorkais et touristes ont célébré dans une joie démonstrative cinq décennies d'une musique née le 11 août 1973, dont l'immense influence allait irrémédiablement secouer la culture et l'industrie de la musique.

"Je ne savais pas à quel point cela allait être monumental quand cela a commencé", confiait dans le mythique stade de 46'000 places Kiesha Astwood, 50 ans, née comme le hip hop en 1973 dans le Bronx.

Lors de ce concert marathon qui a débuté après 01h00 du matin, les stars du genre se sont succédé pour enchaîner les tubes comme Run-DMC et son "It's Tricky", recueillant les hurlements d'un public chavirant de bonheur.