"La collaboration pour lancer un modèle centré sur l'artiste est motivée par le fait que les deux entreprises reconnaissent que le modèle actuel de streaming musical doit être réimaginé", ont écrit les deux sociétés dans un communiqué commun.
Aujourd'hui, un abonné, qui paie environ 10 francs mensuels sur une plateforme de streaming musical et n'écoute pas les musiciens en haut des charts, voit la majeure partie de cette somme migrer vers d'autres artistes beaucoup plus écoutés. Il s'agit du système "market centric", c'est-à-dire au prorata des écoutes totales.
L'accord entre Universal Music Group (UMG) et Deezer s'approche d'un modèle appelé "user centric", théorisé par ses défenseurs comme celui centré sur les écoutes individuelles des abonnés.
Mieux soutenir les artistes
Deezer présente ce futur modèle de rémunération avec Universal sous le nom d'"artist-centric". La plateforme française veut ainsi se focaliser sur les "artistes professionnels (qui ont au minimum 1000 streams par mois avec au moins 500 auditeurs et auditrices uniques), afin de les rémunérer plus équitablement".
"Le but du modèle "artist-centric" est de veiller à ce que nous soutenions et récompensions mieux les artistes à tous les stades de leur carrière, qu'ils aient 1000, 100'000 ou 100 millions de fans", a déclaré le responsable digital d'UMG Michael Nash, dans le communiqué.
Jeronimo Folgueira, directeur général de Deezer, ajoute: "Il n'existe aucun autre secteur où tous les contenus ont la même valeur, et il devrait être évident pour tout le monde que les bruits de pluie ou de machine à laver (référence à des playlists d'ambiance, ndlr) n'ont pas la même valeur qu'une chanson de votre artiste préféré diffusée en haute qualité".
Ainsi, les artistes toucheront désormais 10% de plus que les simples bruits et contenus sonores.
Effectif dès octobre en France
Ce changement était réclamé depuis longtemps dans l'industrie musicale. Au printemps dernier, les syndicats français ont pu obtenir un accord historique permettant de garantir une rémunération minimale des artistes sur les plateformes d'écoute.
Universal Music Group est par ailleurs en pourparlers avec d'autres plateformes pour améliorer la façon dont sont payés les artistes. L'objectif est de maintenir la création musicale et les revenus, et écarter les faux contenus crées par des algorithmes.
L'application du nouveau modèle d'UMG et de Deezer est prévue en France dès octobre. Elle devrait être étendue au reste du monde à partir de janvier prochain.
vl/iar avec l'afp