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Les nouveaux horizons du Pierre Omer's Swing Revue

Le groupe suisse Pierre Omer's Swing Revue. [DR - Stephan Roisin]
Les nouveaux horizons du Pierre Omerʹs Swing Revue / Vertigo / 7 min. / le 14 novembre 2023
Après dix ans de silence, Pierre Omer's Swing Revue est de retour avec "Tropical Breakdown". Le deuxième album du groupe monté par le chanteur et musicien genevois élargit le spectre sonore du swing en y injectant d'autres genres. A voir jeudi 16 novembre sur la scène de l'Usine à Genève.

Sous les nouveaux tropiques de Pierre Omer's Swing Revue, on croise aujourd'hui aussi bien du blues que des sonorités exotiques, du rock, des tentatives plus expérimentales, des bandes originales de films noirs et des reprises aussi inattendues que savoureuses de "L'amour à la plage" de Niagara et du "Just One Kiss" de The Cure.

Les douze titres parus sur le label bernois Voodoorhythm - piloté par l'emblématique Révérand Beatman - essaient de creuser davantage les contrastes sonores entre guitare, claviers, trompette et batterie. Et de sortir surtout de l'ornière d'un Django Reinhart que Pierre Omer écoutait en boucle il y a dix ans au moment du premier album.

Quête de nouvelles directions sonores

"Nous voulions vraiment aller chercher plus loin que le swing traditionnel et explorer, à la façon des renégats venant du rock que nous sommes, d'autres rythmes et sonorités (...) D'autres influences sont ainsi venues nourrir ces morceaux sur lesquels nous voulions même au départ trouver la tangente entre le reggae et le swing. Mais nous y sommes pas parvenus", indique le chanteur et guitariste Pierre Omer dans l'émission Vertigo.

Le musicien genevois impliqué dans de nombreux projets depuis vingt-cinq ans (des Dead Brothers au côté du défunt Alain Croubalian à The Nightcruisers ou Los Gatillos) estime aussi que le remplacement de la contrebasse par des claviers sur "Tropical Breakdown" a permis ces expérimentations de nouvelles directions sonores et des arrangements inédits.

Bande-son joyeuse pour époque troublée

Les contrastes, dans cet album enregistré en grande partie à Londres au studio Space Echo east d'Alex McGowan (collaborateur de Martina Topley Bird, Urban Voodoo Machine, Jah Wobble ou Mark Lanegan), Pierre Omer les creuse aussi surtout en juxtaposant des textes plutôt sombres et absurdes avec des rythmiques plus enlevées et ensoleillées.

En essayant de composer en quelque sorte une bande originale plutôt joyeuse et surréaliste à notre époque troublée. "En toile de fond, historiquement, le contraste existait déjà. Le swing est une musique énergique et joyeuse pour une époque sinistrée et rude située dans l'Entre-deux-guerre qui servait à divertir et remonter le moral. Aujourd'hui, le parallèle perdure", estime Pierre Omer.

L'artiste a choisi pour sa part de traiter de la menace nucléaire et des défis climatiques de façon légère, "histoire d'essayer de continuer à rire malgré tout". Dans le premier morceau de l'album par exemple, intitulé "Atomic Swing", il emprunte à l'argot jazz des années 1940 des tournures de phrase et des expressions en les plaquant sur une musique de l'accordéoniste musette français Jo Privat pour forger ses nuances swing.

Olivier Horner

Pierre Omerʹs Swing Revue, "Tropical Breakdown" (Voodoorhythm Records).

En concert pour le vernissage de l’album à l’Usine PTR, Genève, le 16 novembre 2023 au côté de L’Effet Philémon; Café Mokka, Thoune, le 17 novembre 2023.

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