Sourire édenté, visage abîmé et diction peu intelligible... ce sont les premières impressions lorsque l'on s'attarde sur le visage de Shane MacGowan. Irlandais né en Angleterre, dans le comté du Kent, le jour de Noël 1957, Shane MacGowan devient célèbre dans les années 1980 à la tête des Pogues, groupe mêlant punk rock et ballades traditionnelles irlandaises. En 1987, le groupe sort "Fairytale of New York", un chant de Noël parsemé de jurons. Celui-ci deviendra rapidement l'hymne de Noël des pubs britanniques.
Boisson et chanson
Dans son autobiographie, Shane MacGowan décrit les étés de son enfance passés dans une ferme irlandaise avec sa famille élargie, à boire, fumer et chanter des chants traditionnels. "C'était comme vivre dans un pub", confiait-il au Guardian en 2013.
Lauréat d'une bourse pour entrer à la prestigieuse Westminster School de Londres, il en est expulsé deux ans plus tard pour usage de drogue et passe son temps à traîner dans les bars de Londres avec d'autres musiciens, en pleine explosion punk. Shane MacGowan entonne alors des ballades irlandaises accompagnées de guitares saturées et crée un groupe baptisé "Pogue Mahone" ("va te faire voir" en gaélique), simplifié en Pogues par la suite.
Débuts du succès
Alliant légendes celtiques et ivrognerie, The Pogues est devenu dans les années 1980 la voix politique des jeunes immigrés irlandais à Londres, anti-Thatcher et anti-censure.
Le groupe attire l'attention de la critique avec leur premier album en 1984, mais c'est surtout "A Pair of Brown Eyes" sur l'album suivant produit par Elvis Costello ("Rum Sodomy & the Lash"), qui révèle les talents d'écriture de son chanteur.
Les problèmes d'alcoolisme et de drogues de Shane MacGowan vont finalement pousser le groupe à se séparer de lui en 1991, lors d'une tournée au Japon.
A peine son décès communiqué, les hommages n'ont pas tardé à réagir. Le président irlandais Michael D. Higgins a salué "le poète et l'un des plus grands paroliers de la musique".
agences/sc