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"All Quiet On The Eastern Esplanade", le retour apaisé de The Libertines

Le duo Pete Doherty et Carl Barat. [Keystone - ©Joel C Ryan / Invision / AP]
Vibrations - Le retour apaisé de The Libertines / Vibrations / 5 min. / le 8 avril 2024
Repoussé à plusieurs reprises, le quatrième album de The Libertines intitulé "All Quiet On The Eastern Esplanade" est sorti le 5 avril. Peter Doherty et Carl Barât, ex-figures turbulentes du Brit rock des années 2000, y réactivent en partie leurs penchants électriques au coeur d'un répertoire plus pop.

Les héros du rock britannique des années 2000 se sont réconciliés mais aussi sevrés. Carl Barât et Peter Doherty, têtes pensantes et chantantes de The Libertines, s'offrent un retour discographique apaisé après près de dix ans d'absence avec "All Quiet On The Eastern Esplanade". Une renaissance par ailleurs annoncée par le documentaire sur Doherty et son combat contre la drogue intitulé "Stranger in My Own Skin" ("Etranger dans ma propre peau"), réalisé par Katia de Vidas, qui devenue sa femme. 

>> A voir, le sujet du 19h30 sur le documentaire "Stranger in My Own Skin" consacré à Peter Doherty :

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L'habituelle emprise syncopée des Clash, des Kinks et The Jam

Après plusieurs reformations scéniques à la fin des années 2000 et en 2010, puis un album en 2014, The Libertines avait fini par disparaître des radars au profit de projets parallèles ou projets solo. Si les problèmes d'addictions, de bagarres, de vol et de prison ont dans le même temps été renvoyés aux oubliettes, la relation d'amour-haine entre Doherty et Barât n'arrangeait rien non plus à une éventuelle reformation.

Pour savoir si l'alchimie était toujours dans l'air, Peter Doherty et Carl Barât sont partis avant d'entrer en studio une dizaine de jours en Jamaïque. "C'est passé trop vite, on était sur les hauteurs, dans les collines, on buvait de la Red Stripe (bière locale) et on jouait au billard", indique Doherty dans une récente interview à l'AFP. "On avait besoin de se reconnecter", prolonge Barât.

Vingt-deux ans après la mise sur orbite de The Libertines, le quatrième album du groupe reste placé sous l'habituelle emprise syncopée des Clash, des Kinks et The Jam. Mais avec un accent plus prépondérant qu'avant sur le versant mélodique pop plutôt que sur les contretemps rock et de beaux arrangements de cordes et de cuivres.

Chansons plus sages mais élégantes

Comme le suggère déjà d'emblée le titre du disque, tiré du nom de la rue d'un hôtel que le groupe a acquis et qui abrite aussi leur studio d'enregistrement face à la Manche au nord de Douvres, le répertoire des Libertines s'est aussi assagi avec de rares dérapages rock à relever ("Run, Run, Run", "Oh Shit" ou "Mustang).

Mais même si les chansons paraissent plus sages et propres, elles sont très élégantes et les voix sont toujours aussi présentes, naturelles et rugueuses. Les chansons sont inspirées par la vieille Angleterre, l'Albion, sa littérature, sa reine disparue, son isolement post-Brexit et la question des réfugiés (le magnifique "Merry Old England"), la guerre en Ukraine, et aussi par le cinéma des années 1950, notamment le thriller "La nuit du chasseur".

Sujet radio: Yves Zahno

Adaptation web: Olivier Horner

The Libertines, "All Quiet On The Eastern Esplanade" (Libertines Recording Limited/Universal Music). Paru le 5 avril 2024.

The Libertines en concert au festival Sion sous les étoiles, le 17 juillet 2024.

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