Giada Marsadri: dans la future salle Noda à Sion, "on pourra venir en baskets ou en robe de soirée"
Musicologue, journaliste et organisatrice de concerts, Giada Marsadri a été le visage du Festival du film de Locarno, dont elle a assuré la présentation pendant dix ans. À Sion, elle aura pour mission de construire l’identité artistique de la future salle de concert et congrès Noda — dont le concert inaugural aura lieu le 26 août 2025 —et d'assurer son rayonnement culturel.
Pour remplir cette salle de 542 places, l'ancienne journaliste de la RSI explique dans La Matinale viser un public le plus large possible. "On imagine plusieurs types de formats, par exemple des jam-sessions, des matinées brunch avec de la musique classique."
Entrer avec sa bière
Giada Marsadri a conscience que ce ne sera pas facile d'attirer le public jeune. "Mais je pense que si on les intéresse avec leurs thèmes, avec leurs horaires, ils auront envie de venir". Et d'assurer: "ce sera possible de rentrer avec une bière dans la salle". La Tessinoise dit vouloir casser les codes: "Vous pourrez entrer en baskets, soyez les bienvenus!". L'habituée du Festival de Locarno rassure aussi les personnes en quête de glamour; les robes de soirées auront aussi leur place.
La directrice artistique souhaite attirer l'ensemble du canton, avec des propositions aussi bien en français qu'en allemand. "'J'espère aussi que les gens viendront par exemple de Lausanne, qui est à une heure de trajet. On aura des programmes qu'il n'y aura pas ailleurs. Il n'y a pas d'orchestre stable dans le canton du Valais. Donc nous aurons surtout des orchestres qui seront en tournée, des grands noms de la musique classique de niveau national et international."
Se démarquer auprès des artistes
Giada Marsadri a également envie de se démarquer auprès des artistes qui se produiront dans la salle Noda. "J'aimerais éviter que les artistes qui viennent se disent 'où est-ce que je jouais hier soir?'. Il faut savoir que les grands solistes ont une centaine de concerts par année. Ils viennent jouer à Sion, après ils partent à Paris, ils vont Hong Kong et ils ne se rappellent plus où ils ont joué."
Et de détailler: "Mon idée serait de leur demander de rester quelques jours, au moins deux jours, pour faire aussi d'autres choses avec le public, le rencontrer. Il ne faut pas expliquer la musique, mais on peut parler des émotions profondes que la musique classique peut susciter. Je vais essayer d'inviter les artistes les plus communicatifs."
Propos recueillis par Delphine Gendre
Version web: Antoine Schaub