Modifié

"King Perry", album posthume du souverain du dub Lee 'Scratch' Perry

Lee "Scratch" Perry, pionnier du reggae roots et du dub, est décédé à l'âge de 85 ans. [AFP - ATTILA KISBENEDEK]
Vibrations - "King Perry" le bien-nommé album posthume du roi de la dub, Lee "Scratch" Perry / Vibrations / 6 min. / le 5 février 2024
Trois ans après sa disparition, le producteur et musicien jamaïcain Lee ‘Scratch’ Perry, inventeur du dub, revient sur les platines avec "King Perry". Un cinquième et dernier album posthume enregistré pendant la pandémie. Greentea Peng, Shaun Ryder ou encore Tricky y font leur apparition.

Dans les années 1970, Lee ‘Scratch’ Perry peaufine un nouveau style musical: le dub, un style proche du reggae contenant beaucoup de basses et d’effets qui remixe des classiques reggae. Le musicien et producteur devient petit à petit une icône, collaborant notamment avec Bob Marley, mais aussi avec The Clash, Paul et Linda McCartney, Beastie Boys et Max Romeo.

Décédé à 85 ans en 2021, il avait enregistré un dernier album durant la pandémie. Trois ans plus tard, les labels allemands False Idols et !K7 Music le publient sous le nom de "King Perry". Il s’agit du cinquième album posthume de Lee 'Scratch' Perry, après "My Name Is Pipecock Jackxon" (2021), "Lee ‘Scratch’ Perry’s Guide to the Universe" (2021) , "Destiny" (2023) et "Heaven" (2023).

Invités de marque et expérimentations

Une bonne poignée d’artistes, majoritairement britanniques, apportent leur patte à "King Perry". La chanteuse Greentea Peng ("100lbs of Summer", "Jah People in Blue Sky"), le leader des Happy Mondays Shaun Ryder ("Green Banana") et le producteur et rappeur Tricky ("Future of Music") sont, entre autres, présents.

Mélangeant les générations, ce disque se veut aussi expérimental en ce qui concerne ses styles musicaux. Lee ‘Scratch’ Perry joue avec le dub classique, mais aussi du hip-hop, de la synthwave, de la drum'n'bass, du beat et de l'électronica. Comme à son habitude, le musicien donne à ses chansons une dimension spirituelle, considérant la musique comme une pratique spirituelle.

Un musicien extravagant

Avec ses habits flamboyants, ses chapeaux et casquettes aux couleurs invraisemblables, ses cheveux et sa barbe teints en rouge ou en violet, Lee 'Scratch' Perry était connu pour ses rituels en studio, surtout dans les années 1980 et 1990. Dans une interview pour Rolling Stone en 2005, il expliquait avoir "soufflé de la fumée de marijuana sur le micro pour que l’herbe pénètre la chanson".

Marié à une Zurichoise, Lee 'Scratch' Perry s'était établi dans le canton de Schwytz durant les trente dernières années de sa vie avant de retourner en Jamaïque. Des musiciens suisses l'ont d'ailleurs accompagné durant plusieurs tournées avec le groupe "The White Belly Rats".

Sujet radio: Yves Zahno

Adaptation web: Myriam Semaani

Lee 'Scratch' Perry, "King Perry" (False Idols/!K7 Music). Paru le 2 février 2024.

Publié Modifié