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Le Festival de la Cité se fait l'écho du Cri du Caire d'Abdullah Miniawy

Abdullah Miniawy, grand poète et musicien Egyptien est en concert jeudi 4 juillet avec son projet Le Cri Du Caire au festival de la Cité de Lausanne. [DR - Henri Nunn]
Le Cri du Caire en concert au festival de la Cité / Vertigo / 8 min. / mercredi à 17:08
Le poète et musicien égyptien Abdullah Miniawy est en concert ce jeudi 4 juillet avec son projet Le Cri du Caire au Festival de la Cité de Lausanne. Avec ses deux musiciens, il propose une expérience sonore intense et hypnotique mêlant musique arabe, expérimentale, jazz, poésie et tradition soufie.

Le Cri du Caire est composé du chanteur et poète égyptien Abdullah Miniawy, du saxophoniste britannique Peter Corser, du violoncelliste Karsten Hochapfel et, sur album, du trompettiste franco-suisse Erik Truffaz en invité. Les trois camarades restituent une expérience sonore intense portée par des boucles instrumentales hypnotiques et une voix poétique douce et forte à la fois, à la croisée du spoken word et de la tradition soufie.

Le Cri du Caire offre des performances poignantes qui laissent souvent le public ému aux larmes. Dans un arabe classique souvent délaissé par les jeunes générations, Abdullah Miniawy tutoie la transe en mêlant tradition et musique jazz, électro, voire hip-hop.

Exprimer ses émotions

Chanteur et activiste, il est devenu l'un des visages du "printemps égyptien" quand en 2011, à 17 ans, il partage des slams sur les réseaux sociaux et que ses mots sont repris sur les murs du Caire. "Je faisais partie de la foule. Après des années d'observation de la situation, et ce qui s'est passé pendant ce moment spécial en Egypte, je me définissais uniquement comme un écrivain. J'écrivais et j'observais. Je n'étais pas aussi courageux que d'autres, en première ligne, à combattre, chanter et lutter contre la police", raconte Abdullah Miniawy dans l'émission Vertigo du 3 juillet.

Pour être plus libre dans son expression, Abdullah Miniawy a quitté l'Egypte. Inspiré par les larmes et les émotions, l'artiste est à l'origine de plusieurs projets, dont Le Cri du Caire qui a reçu une Victoire du jazz en 2023. Le Cri du Caire évoque le désespoir, l'amour, la rage, la peur et aussi la joie. "Ma motivation principale était de m'exprimer. J'ai trouvé que Le Cri du Caire exprimait toutes ces émotions. J'aime laisser cela ouvert aux gens. Certains trouvent le titre très joyeux, d'autres très triste. C'est en soi très poétique", souligne l'artiste.

Le soufisme comme fil rouge

Abdullah Miniawy n'est pas l'homme d'un seul projet. En mai dernier, il a sorti un album électro intitulé "Shoot The Engine" et en septembre prochain, il sortira un album solo intitulé "Enigma", ainsi qu'un album de jazz pour lequel il est accompagné des musiciens qui participent à son projet Le Cri du Caire.

Le point commun de tous ces projets est sans doute l'utilisation du chant soufie, fil rouge de toutes ses créations. "J'ai pratiqué le chant soufi pendant quatre ans, après j'ai arrêté. Mais je dois dire que c'est comme s'il était toujours dans l'air. Quand vous êtes au Moyen-Orient ou en Afrique, vous sentez le soufisme. C'est quelque chose dans le caractère, le rythme des gens, la manière dont ils abordent les choses, la gentillesse, la générosité. C'est ça le soufisme", indique Abdullah Miniawy.

Comme le reste des créations de l'artiste, Le Cri du Caire est une preuve musicale qu'il faut parfois quitter le terre-à-terre pour exprimer toutes ses émotions.

Propos recueillis par Michel Ndeze

Adaptation web: Lara Donnet

Le Cri du Caire, Festival de la Cité, La Cathédrale, Lausanne, le 4 juillet 2024 à 19h30.

Festival de la Cité, Lausanne, divers lieux, jusqu'au 7 juillet 2024.

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