Les mamans, muses et sources d'inspiration inépuisables
>> Source d'inspiration inépuisable, les mamans ont de tout temps inspiré les artistes. En musique, quel que soit le style, les mères sont présentes.
>> Des Beatles à Tupac Shakur en passant par Charles Aznavour, Pink Floyd ou Earth Wind & Fire, petit florilège musical non-exhaustif des grands hommages faits aux mamans.
Sujet radio: Jiggy Jones
Adaptation web: ld
L'honneur aux mères dans le rap
De Jay-Z en passant par LL Cool J et Ghostface Killah
Les rappeurs ont depuis toujours rendu hommage à leurs mères. Le syndrome du père absent étant malheureusement fréquent un peu partout et spécialement aux Etats-Unis, les mères et grand-mères endossent souvent la responsabilité parentale, l'éducation, l'apprentissage de la vie et même le soutien moral.
Ainsi lorsque LL Cool J, artiste de renom et populaire au début des années 1990, se retrouve sous le feu des critiques des rappeurs émergents, particulièrement avec l'arrivée du gangsta rap, il se met à douter. Il s'imagine incapable de se relever face à la concurrence féroce, se pose des questions. C'est sa grand-mère qui va l'encourager avec une simple phrase: "Oh Baby Just Knock Them Out" ("bébé assomme les juste"), une phrase à l'origine du morceau: "Mama Said Knock You Out".
Hommage à un amour inconditionnel
En 2003, Jay-Z rend hommage à sa mère Gloria Carter dans le morceau "December 4th", la date de naissance du rappeur. Un titre dans lequel Jay-Z, à la manière d'un poète, décrit pourquoi il est l'homme qu'il est, comment la séparation de ses parents, quant il avait quatre ans, l'a forgé et l'a déterminé à réussir alors que personne ne misait sur lui.
Un exercice et un hommage qu'il réitère en 2017 sur le titre "Smile" qui révèle l'homosexualité de sa maman, et l'amour inconditionnel qu'il lui porte.
Des mères courage
Le récit de Ghostface Killah, rappeur du Wu-Tang Clan, dans le morceau "All That I Got Is You" sorti en 1996, raconte l'enfance perturbée du rappeur avec sa mère, prête à tout pour changer l'avenir de ses enfants, dont deux sont atteints de dystrophie musculaire.
Avec son titre "Dear Mama" sorti en 1995, Tupac Shakur marque quant à lui la réconciliation avec une mère absente dans son enfance, puisque militante et membre active du Black Panther Party à New York dans les années 1960 et 1970. Un magnifique morceau qui résonne dans beaucoup de famille, et qui a inspiré énormément d'artistes. Le titre est aujourd'hui conservé à la bibliothèque du Congrès à Washington pour son importance culturelle.
Les mères dans la chanson française
D'Aznavour à Alain Souchon en passant par Akhenaton
En 1963, Charles Aznavour enregistre "La Mamma". Une chanson que le chanteur aurait pu écrire en hommage à sa mère arménienne, mais c'est en réalité Robert Gall le père de France qui compose les paroles en hommage à sa propre maman.
Au départ, Aznavour n'est pas convaincu par cette chanson. Il la trouve trop triste. Mais il accepte tout de même de composer la musique pour Les Compagnons de la chanson qui vont l'enregistrer en premier. Eddy Barclay et sa soeur vont finir par convaincre Charles de la chanter et de l'inclure par la suite dans son répertoire. Sa version devient populaire grâce à son talent d'interprétation et donnera à Robert Gall son principal succès.
Des témoignages émouvants
En 1977 sort "Allo maman bobo". Cette chanson a bercé l'enfance de bon nombre de personnes. Ecrite et interprétée par Alain Souchon, il s'y dévoile et montre sa fragilité, ses inquiétudes et la difficulté d'assumer un physique qu'il trouve ingrat. Un titre inspiré d'un accident de ski avec son frère, guide de montagne, qui lui a fait remarquer qu'il avait crié "maman" alors qu'il se faisait emporter par une petite avalanche. Il avait 27 ans.
Dans "Mama Lova", le flow reconnaissable de Oxmo Puccino rencontre celui de Kheops pour une alliance Paris-Marseille. Sorti en 1997, le titre est un hommage du rappeur du 97 à sa mère qui a fait de lui l'homme de lettres qu'il est aujourd'hui.
De son côté, Akhenaton (IAM) dévoie en 1993 l'histoire d'une femme mariée à 17 ans, délaissée par son mari absent qu'elle décide de quitter pour assumer ses enfants toute seule. Cette histoire, il la raconte dans le morceau "Une femme seule". Quant au chanteur belge Arno, décédé l'année dernière, il a livré dans le morceau "Les yeux de ma mère" un témoignage d'amour inconditionnel à sa maman, à la fois émouvant et fragile.
Les mamans dans le rock'n'roll anglo-saxon
Des Beatles à Pink Floyd en passant par Genesis
"Let It Be" des Beatles sera le dernier single du groupe à sortir en Grande-Bretagne sur l'album du même nom, édité en 1970. Ce morceau marque le début de la fin du groupe. Des tensions sont déjà présentes et une nuit, "Mother Mary", la mère de Paul McCartney décédée depuis des années, lui aurait simplement dit dans un rêve: "Just Let It Be". Des paroles libératrices qui lui permettent de prendre de recul et d'écrire ce qui va devenir, selon le magazine Rolling Stone, "l'une des plus grandes chansons de tous les temps".
Lenny Kravitz lui non plus n'a pas résisté à l'idée d'inclure sa mère dans un projet. En 1991, sort "Always On The Run", enregistré avec Slash des Guns N' Roses, le premier single du deuxième album du chanteur, "Mama Said".
Des liens peu conventionnels
Chez Pink Floyd, c'est le morceau "Mother" que l'on retrouve sur l'album "The Wall" en 1980 qui constitue un bel hommage. Ce titre raconte une partie de l'histoire du personnage principal, Pink, entouré d'une mère surprotectrice qui ressemblerait beaucoup à celle de Roger Waters, le leader du groupe qui a perdu son père pendant la Seconde Guerre mondiale. Un morceau qui, selon son auteur, traduit la difficulté à trouver sa propre identité sans être le prolongement de sa mère. Un regard plutôt dur qui reflète le rapport trop fusionnel qu'a entretenu Roger avec sa mère.
En 1983, Phil Collins et son groupe Genesis sortent le titre "Mama", extrait de leur douzième album. Le morceau ne raconte pas un lien classique entre une mère et son fils, mais retrace en réalité l'histoire d'un adolescent peu sûr de lui qui a des sentiments pour une prostituée qui l'apprécie mais qui n'ira pas plus loin avec lui. Un titre sur un lien fort et sur le passage à l'âge adulte.
Les hommages dans la soul
De Earth Wind & Fire aux Commodores
Avant leur hit iconique "September", le groupe Earth Wind & Fire sort six ans plus tôt, sur son deuxième album, le titre "Mom" en 1972. Un morceau en hommage à la mère du fondateur et génie du groupe Maurice White. C'est avec son frère bassiste Verdine, encore vivant aujourd'hui, qu'il va écrire cette ode à leur maman qui les a élevés dans la compassion, la sagesse avec classe et force.
De la soul au funk
Toujours dans les années 1970, les Commodores, groupe qui fait la première partie de la tournée américaine des Jackson Five en 1971, publient "Three Times a Lady". Un morceau en hommage à la grand-mère de Lionel Ritchie, saxophoniste au sein du groupe avant d'en devenir le chanteur. Une grand-mère professeure de piano qui l'a soutenu lorsqu'il a annoncé à ses parents qu'il souhaitait arrêter les études pour faire de la musique.
Musicalement, on sort de l'ère soul pour entrer dans l'ère funky, l'analogique laisse gentiment sa place au numérique comme en témoigne la basse synthétique du seul morceau du chanteur anglais Junior intitulé "Mama Used To Say". Un titre qui va se classer en haut des charts américains en 1982, c'est ce qu'on appelle un "one hit wonder" qui prouve que les mères restent numéro un.
Des femmes avant d'être des mamans
D'Alicia Keys à Beyoncé en passant par Brandy
En 2007, Alicia Keys chante "Superwoman", un hommage à toutes les femmes qui suivent leurs rêves, leurs ambitions en élevant parfois seules leurs enfants. Alicia dit dans ce morceau: "Il s'agit de la perfection dans nos faiblesses et de la perfection dans notre imperfection". Ce titre vaudra à l'artiste un deuxième Grammy lors de sa performance à la cérémonie de 2009.
"Ring Off" est le morceau de Beyoncé en lien avec le divorce de ses parents. Sorti en 2014, ce titre apparait comme un soutien à sa mère qui décide après 31 ans de mariage de quitter son mari infidèle. Ecrit comme une lettre ouverte, ce morceau que l'on peut voir comme la suite de "Single Lady" en est également le contrepoint puisqu'après avoir encouragé, dans le premier, les femmes à quitter les hommes s'ils ne leur mettaient pas la bague au doigt, ce dernier conseille des les quitter quand la relation devient toxique.
Tout l'amour d'une mère
Le morceau de Brandy intitulé "Baby Mama" dépeint quant à lui l'amour qu'elle porte à sa fille et qui donne de la force ainsi que de la confiance à toutes celles qui doutent.
Le principal tube de Minnie Riperton baptisé "Lovin You", produit par Stevie Wonder en 1974, n'est par contre pas un hommage aux mamans, mais en réalité une berceuse qu'elle chantait à sa fille Maya Rudolph qui deviendra plus tard actrice et comédienne.