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Stress: "Les artistes ne doivent pas juste amuser les gens, mais aussi les motiver"

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#Helvetica: Stress, rappeur / #Helvetica / 19 min. / le 7 décembre 2024
Après plus de 30 ans de carrière, le rappeur Stress, de son vrai nom Andres Andrekson, sortira un neuvième album l'année prochaine. L'occasion pour l'émission Helvetica de revenir sur l'engagement et la sincérité qu'il transmet dans ses titres.

Stress, qui est aujourd'hui âgé de 47 ans, pense avoir conquis et fidélisé son public grâce à la sincérité de ses chansons et leur ouverture au niveau des émotions, confie-t-il samedi dans Helvetica. "Ça a toujours été important pour moi de faire de la musique sincère [...] L'authenticité a toujours été au centre."

Dans ses musiques, le rappeur partage ses histoires d'amour, s'intéresse aux choses qui font le monde et à l'écologie. "Ce que je traverse, je veux le mettre dans mes musiques", indique-t-il en mentionnant notamment sa "rage contre le système" et ses histoires de cœur.

>> Lire aussi : Le rappeur Stress révèle ses doutes et introspections dans "Sincèrement"

Discorde avec l'UDC

Le Lausannois, qui est né en Estonie, se veut engagé et rien n'a changé avec l'âge. Il assure ne s'être absolument pas assagi, avoir "toujours l'énergie" pour cela, mais en avoir peut-être moins besoin, notamment "par rapport à l'UDC", une référence à son titre "F*ck Blocher" qui lui a valu de faire des excuses publiques à la jeunesse vaudoise du parti.

Stress constate que les campagnes de l'UDC ont changé, c'est pourquoi il n'a plus "le même besoin" de donner son avis sur le parti de droite. "Je n'ai aucun problème avec les gens qui pensent à droite, mais avec les campagnes qui dénigrent toute une population", explique-t-il.

Une neutralité impossible sur la guerre en Ukraine

Le rappeur prend aussi l'exemple de son morceau "Bloc de l'Est" pour prendre position sur la situation en Ukraine. Selon lui, cette guerre attaque "des valeurs qu'on doit protéger" et on ne peut pas "rester neutre" là-dessus "parce que ne rien dire revient à dire oui".

Ecrire les choses permet de prendre du recul sur ce que tu as vécu et de vraiment réaliser

Stress

D'autant que, pour lui qui a grandi en Estonie, un pays qui partage 300 kilomètres de frontière avec la Russie, "le peuple russe est systématiquement victime de ses dirigeants". "Je n'ai aucun respect pour les dirigeants russes et leur façon de procéder, mais j'ai de l'empathie pour le peuple russe."

Concernant l'écologie, Stress dit percevoir le problème qu'a la société avec sa "façon de vivre", son "impact sur la nature et le monde". "Pour être un bon citoyen, tu dois considérer plusieurs choses: comment je me déplace, comment je me nourris, comment j'informe mes proches, donc l'écologie est au centre de tout cela", détaille-t-il.

La musique pour aller mieux

Le musicien explique encore que la musique l'a aidé à traverser la dépression qu'il a vécue à 37 ans, en parallèle de la thérapie qu'il a suivie. "Ecrire les choses permet de prendre du recul sur ce que tu as vécu et de vraiment réaliser". Andres Andrekson précise que mettre en musique son traumatisme lui a permis de "sortir" de ses émotions.

Enfin, il voit aussi la musique comme une source de motivation. "La réalité ne va pas être facile pour les générations à venir [...] Il est important que les artistes ne soient pas juste des 'entertainers' (des personnes qui amusent les gens, ndlr), mais qu'ils disent des choses qui font la différence ou pour motiver les gens".

Propos recueillis par Jennifer Covo

Article web: Julie Marty

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