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Un artiste genevois a construit un synthétiseur unique au monde

Philippe Huber "I Am the Gift" joue en live au Club der Visionaere [Marc Gagliardone]
Philippe Huber "I Am the Gift" joue en live au Club der Visionaere - [Marc Gagliardone]
Philippe Huber, 23 ans, a construit une machine musicale unique qui lui permet de composer et d’enregistrer de la musique électronique directement lors de ses prestations en live. Il a joué avec cet instrument pour la première fois dans un club prestigieux de Berlin.

Ce dimanche 4 août, le ciel de la capitale allemande est capricieux. Des nuages et quelques éclaircies, des averses qui mouillent les rives de la Spree, le fleuve qui traverse la ville, au bord duquel est installé depuis plus de 20 ans le Club der Visionäre, un des lieux les plus prisés de la scène techno berlinoise.

C’est ici que dans quelques heures, Philippe Huber, jouera en live. Ce Genevois de 23 ans, qui sur scène se fait appeler "I am the Gift", assemble une curieuse machine électronique, une sorte de synthétiseur futuriste, qui attire le regard du personnel du club qui prépare l’ouverture. Il lui faut une heure pour assembler tous les éléments de sa machine qu’il a conçue et construite lui-même depuis 4 ans.

Artiste et ingénieur autodidacte

"Je suis un geek et un musicien", a confié Philippe quelques semaines plus tôt lorsqu’il présente sa machine dans le studio de son mentor, Martin Schopf dit Dandyjack, une figure emblématique du milieu des musiques électroniques puisqu’il est l’un des pionniers de ce genre musical depuis les années 1980. Né au Chili, émigré en Allemagne, il vit depuis un peu plus de 10 ans à Genève, où il a installé son studio, dans le quartier des Grottes. C’est là qu’il donne des cours de composition et c’est là qu’il a rencontré Philippe il y a 3 ans. D’abord élève ordinaire, il est devenu son apprenti et son ami. Martin facilite les débuts de Philippe dans le milieu de la production musicale en lui ouvrant des portes, lui offrant ses contacts et son expérience.

Il faut dire que le jeune Philippe Huber est prometteur. Issu d’abord de la scène underground genevoise où il jouait sa musique en live dans des raves sauvages de la région, en Suisse et en France, il s’est ensuite mis en tête de concevoir une machine unique au monde qu’il appelle "Anima Systems". Un synthétiseur hybride qui permet de jouer, composer et enregistrer des musiques électroniques en direct.

Jouer au Club der Visionäre

Quand Philippe "I am the Gift" enlève le drap blanc qui recouvre sa machine, le public du club sait très bien qu’il s’agit d’un objet unique. Le synthétiseur, noir et orange, attire l’œil, même pour une audience qui n’est pas versée dans ce genre de technologies. Mais les clubers qui sont là ce jour-là ne sont pas que des fêtards. Il y a beaucoup de connaisseurs et des figures de la scène berlinoise qui sont venus à cette "Disco Sour Party" organisée par Martin Schopf "Dandyjack" et son label, Ruta 5.

Cette première de la machine de Philippe est probablement celle d’une longue série d’une carrière qu’il rêve internationale. Son but est également de taper dans l’œil des producteurs de musique pour vendre son concept de synthétiseur.

Marc Gagliardone

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Berlin, la capitale mondiale de la techno

 L'Unesco a ajouté la scène techno berlinoise au patrimoine culturel immatériel de l'humanité au mois d'avril 2024. La définition de la culture techno englobe la musique, la mode et les événements tels que les raves.

"De la culture DJ qui a émergé les années précédentes, la techno est devenue la bande originale de l'esprit d'optimisme après la réunification. La liberté créée a contribué à asseoir la scène techno et club si présente à Berlin", commentait alors l'agence onusienne.