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Le fameux "album à la banane" du Velvet Underground fête ses 50 ans

Velvet Underground, l’expo
Velvet Underground, l’expo / RTSculture / 59 sec. / le 20 mai 2016
A l'occasion de l’exposition "The Velvet Underground - New York Extravaganza" qui se tient jusqu'au mois d'août 2016 à la Philharmonie de Paris, Ellen Ichters retrace sur Couleur 3 l'histoire de ce groupe hors du commun. Décryptage.

Velvet Underground, seulement cinq ans d'existence, mais une histoire qui se situe au carrefour de la pop culture et de l'avant-garde. Le cultissime "album à la banane" fêtera ses cinquante ans en 2017 mais l’enregistrement, lui, a bien eu lieu en 1966!

Andy Warhol et sa Factory

En 1963, Andy Warhol établit ses quartiers sur la 47e rue de New York où il invite ses proches, des intellectuels et artistes influents du moment. Il veut tenir salon, et former un cénacle influent où l'Art avec un grand "A" sera débattu et questionné.

Mais la Factory deviendra bien plus que cela: à la fois jungle fertile, usine de production artistique à haut rendement, et en même temps, véritable zoo humain où Salvador Dali sirotait un lait-grenadine à côté d'un junkie travesti.

Portrait du peintre américain Andy Warhol en 1986 [Farabola/Leemage - Oliosi]
Portrait du peintre américain Andy Warhol en 1986 [Farabola/Leemage - Oliosi]

Pendant cinq ans, la Factory sera le symbole de l'underground new-yorkais et inventera le processus de "peopolisation": on y entre en quidam, on en ressort superstar. Tout cela grâce au principe des "quinze minutes de célébrité" de Warhol, auxquelles tout le monde a droit d'après lui.

A la Factory, d'où qu’on vienne, on est hyper-médiatisé, et surtout, sûr de croiser un nom important comme Judy Garland, Truman Capote, Mick Jagger, David Bowie, Bob Dylan, Roman Polansky, Max Ernst, Rudolph Noureev, Tennessee Williams, Allen Ginsberg ou William Burroughs.

Les éminences du pape du pop art

Ils s'appellent Gerard Malanga, Ultra Violet ou encore Paul Morrissey. Warhol peint, photographie, dessine, et filme de nombreuses personnes, qu'il fait simplement être elles-mêmes devant la caméra, ou alors met en scène des actes de la vie de tous les jours en plan fixe: plusieurs heures d'un membre de la factory qui dort, la tête d'un autre qui se fait offrir une fellation.

Warhol devient producteur d'un show multimédia qu'il baptise "Exploding Plastic Inevitable". Devant les écrans, où sont projetés les films de Warhol, une scénographie est interprétée par certains proches de Warhol dont Gerard Malanga. Et pour le support musical, il fait appel à un groupe que lui a présenté la réalisatrice d'avant-garde Barbara Rubin: le Velvet Underground, nom tiré d'une parution traitant des déviances sexuelles des Américains.

Paul Morissey ajoute alors un ingrédient non négligeable à la chimie Velvet: l'actrice et mannequin Nico, qui a déjà joué dans la Dolce Vita de Fellini, et qui fréquente la Factory à ce moment. Nico sait chanter, elle sera la voix grave et inoubliable de trois des titres du célèbre album.

La pochette de l'album "Andy Warhol" de The Velvet Underground & Nico. [Polydor]
La pochette de l'album "Andy Warhol" de The Velvet Underground & Nico. [Polydor]

Le Velvet, c’est quoi?

D'abord, la rencontre entre Lou Reed et John Cale fin 1964, soit l’alliance improbable de deux caractères "difficiles". Arrivent ensuite le guitariste Sterling Morrison et le batteur Angus MacLise.  Mais c'est Andy Warhol qui fera réellement s'incarner à la Factory ce groupe qui existe déjà depuis quelques mois, et dont l'équilibre fragile reposera au départ sur la gémellité créative entre Lou Reed et John Cage d'un côté, et la réserve de Sterling Morrison et la batteuse Moe Tucker, de l'autre.

The Velvet Underground & Nico ne ressemble à rien de ce qui se fait en 66: pour la première fois, on évoque les perversions sexuelles et la drogue de façon directe. Le style est inaccessible, le son est extrême. Beaucoup de radios et de magasins censureront l'album, qui sera un flop commercial, comme tous ses successeurs.

Les cinq années d'existence du groupe sont dignes d'une tragédie de Shakespeare, avec son lot de trahisons, de coups dans le dos, et d'egos surdimensionnés, surtout celui de Lou Reed. Son départ en 1970 marque la fin du groupe dans l'indifférence quasi générale et avec une discographie qui comporte seulement quatre albums.

Ellen Ichters/Miruna Coca-Cozma

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L'héritage de Velvet Underground

Le groupe de Lou Reed est considéré comme la source musicale des pionniers du punk-rock américain, comme Suicide ou Television. C'est David Bowie, alors en pleine gloire, qui, après la séparation du groupe, produira les débuts en solo de Lou Reed et surtout le tube mondial "Walk on the Wild Side". Velvet Underground marquera à jamais la pop culture, le groupe étant cité comme référence majeure tant par Kurt Cobain, The Smiths, Cat Power ou encore par le cinéaste Gus Van Sant.