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Streaming, comment le monde de la musique se réorganise

De la musique plein les oreilles.
Streaming: le monde musical se réorganise / Vertigo / 5 min. / le 26 juillet 2016
Les différents services de streaming comptent des millions d'abonnés, pour des catalogues de plus de 40 millions de titres. Comment s'y retrouver là-dedans? Les grands acteurs du marché ont trouvé une parade: la playlist. Le décryptage de Mathieu Chevrier.

Ces quinze dernières années, le monde de la musique a été boulversé par l'arrivée du numérique. Aujourd'hui, l'heure est au streaming, à l’écoute de musique en ligne, en tout temps, moyennant un simple abonnement.

Napster, la révolution

En 1999, le jeune américain Shawn Fanning fait basculer l'industrie musicale dans l'univers du numérique en lançant Napster, le premier service de partage de titres. Cette plateforme a permis à des générations d’amateurs de musique de partager et d’échanger des morceaux. Mais Napster a surtout poussé les grandes compagnies à signer des accords avec les acteurs du numérique. Ainsi, en 2003, Apple lance iTunes Store, le premier magasin de musique numérique international.

Shawn Fanning, fondateur du site de partage de fichiers Napster. [AFP - JOHN G. MABANGLO]
Shawn Fanning, fondateur du site de partage de fichiers Napster. [AFP - JOHN G. MABANGLO]

En 2016, iTunes Store existe toujours, mais il a été rejoint par Apple Music, Spotify et Google Play Music. Avec un abonnement mensuel de moins de 15 francs, ces plateformes donnent accès à toute la musique du monde, ou presque.

La guerre des playlists

Chacun de ces services propose près de 40 millions de titres. Certes les algorithmes sont de plus en plus sophistiqués et font des suggestions pertinentes, mais pour mieux classer, évaluer et organiser cette énorme matière, ces mêmes services font appel à des êtres humains, des spécialistes triés sur le volet. Pour que le client puisse s'y retrouver dans cette énorme discothèque virtuelle, tous les services en ligne proposent des playlists, habilement conçues par ces gens aux oreilles affûtées. Ils arrangent des playlists par genre, mais créent surtout des playlists thématiques du type "Le brunch du dimanche", "Un tour à vélo en forêt", "Cuisiner le lundi soir" ou "La musculation version hip-hop". Et ça cartonne!

Les playlists connaissent un tel succès, que ces programmateurs sont devenus presque plus importants que les radios. Sur ces services, plus il y a d'écoutes, plus les morceaux sont payés. La valeur des spécialistes est sans pareillepour les grands du streaming, leurs "prédictions" musicales leur rapportant des millions.

Il se murmure même que si Apple a racheté Beats il y a quelques années pour la modique somme de trois milliards de dollars, c’était principalement pour récupérer leurs repéreurs musicaux.

Les gens ne savent pas ce qu'ils veulent, avant que vous leur ayez montré.

Steve Jobs, fondateur d'Apple

Et moi, et moi, et moi ?

Les playlists font surtout le bonheur des consommateurs qui ont besoin d'être orientés dans un environnement saturé par une offre grandissante. Avant, c'était la radio ou le magasin de disques qui proposait ce travail "d'aiguillage". Aujourd'hui c'est peut-être un blog ou un magazine spécialisé, mais le plus simple c'est d'avoir un bon service de musique avec un bon curateur.

Mathieu Chevrier/sr/mcc

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