Automne 2006. Un premier album entre folk, pop et jazz autoproduit circule sans signature mais éblouit et déboussole par sa liberté formelle et ses sortilèges mélodiques. Son auteure, la Zurichoise d'adoption Sophie Hunger, a 23 ans et une voix à la fois gracile et insoumise qui charme instantanément.
Ses chansons en anglais et suisse allemand séduisent en premier lieu, paradoxalement, les médias romands. Ils raffolent de ses croisements d’esthétiques sonores, où cohabitent ballades folk, morceaux pop enlevés, jazz intimiste, rage rock parfois. L’engouement est tel que la perle cachée se mue rapidement en trésor national. D’autant qu’en parallèle, Sophie Hunger se voit adoubée par des artistes romands naviguant comme elle dans les eaux troubles de la pop, tels que Raphelson et feu Fauve ou par le déjà populaire Stephan Eicher.
Timide, fragile au premier abord, la chanteuse qui aime les répertoires de Bob Dylan, Billie Holiday, PJ Harvey et le romancier suisse Robert Walser n’en a pas moins un caractère et un répertoire bien trempés.
"La seule chose qui reste à inventer en musique c’est une combinaison des éléments, des relations inédites entre les instruments, les styles, la voix, le texte, la diction, l’humeur du moment, le langage".