Un concert fait revivre les œuvres des musiciens juifs du camp de Theresienstadt
Theresienstadt, le plus occidental des camps nazis, situé en territoire tchèque, à quelques dizaines de kilomètres de Prague. Un camp où ont été déportés un grand nombre d'intellectuels et de musiciens allemands.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les nazis ont fait de ce camp un modèle pour cacher leurs exactions. Ils ont même progressivement encouragé les juifs à faire de la musique.
Le tournant musical
À l'ouverture de Theresienstadt en 1941, la musique était interdite et le chant, pratiqué très discrètement. L'ouverture d'un "café" fin 1942 marque un tournant. Les instruments y sont acceptés, des groupes se mettent en place et y donnent des concerts. On monte des pièces de plus en plus ambitieuses.
Il y a des formations classiques, d'autres folkloriques, et même de jazz avec les "Ghetto swingers". Des musiciens que les nazis utiliseront pour leur propagande, notamment lors des visites de la Croix-Rouge.
Une page de l'histoire de la musique
Grâce aux travaux entrepris par quelques musicologues, on redécouvre aujourd'hui ces artistes.
Une créativité musicale extrême au seuil de la mort (les orchestres ont dû sans cesse se reformer à mesure que les gens mouraient ou étaient déportés vers des camps d’extermination) est désormais une page à part entière de l'histoire de la musique. Et à mesure que le temps efface le nom de musiciens comme Viktor Ullmann, Hans Krasa ou encore Zikmoud Schul, elle vit désormais par elle-même.
Fabien Hünenberger/ld