Vu de l’Europe, le Mali contemporain offre deux images contradictoires: d’un côté l’insécurité, les crises politiques et économiques, de l’autre une richesse et une créativité musicales qui enchantent les publics occidentaux depuis plusieurs décennies.
Pourtant, derrière le succès international des ambassadeurs des musiques maliennes, sur place, la réalité des régions est préoccupante. Certaines cultures traditionnelles y meurent de n’être plus transmises ni valorisées. S’il paraît universel et vieux comme le monde, le phénomène est ici particulièrement brutal et rapide. Au-delà de la disparition des formes musicales, c’est l’identité culturelle et la cohésion sociale de populations entières qui sont mises à mal par l’érosion culturelle.
Dans un CD et un DVD intitulés "Every Song Has its End: Sonic Dispatches from Traditional Mali" (Glitter Beat, 2016), le producteur américain Paul Chandler donne la voix à quelques acteurs traditionnels des différentes régions du Mali.
Si la musique traditionnelle arrête de vivre, c'est notre culture qui en mourra. Si ces instruments-là ne sont pas là, nous avons tout perdu.