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La scène hip-hop néonazie se développe en Europe

Le rappeur allemand Makss Damage. [YouTube]
La scène hip-hop néonazie se développe en Europe / Le 12h30 / 2 min. / le 18 janvier 2017
Exprimer un message d'extrême droite à travers le rap est un phénomène en voie de développement en Europe, qui a été mis en lumière par l'invitation en Suisse, le week-end dernier, du rappeur allemand extrémiste Makss Damage.

Du rap, ils utilisent tous les codes - de la manière de scander les textes à la gestuelle - mais le propos est radicalement différent.

"Blanche est la couleur de mon visage, et je ne trouve pas que ce soit dommage", voilà le genre de textes que chante le dénommé Makss Damage au milieu d'attaques contre les réfugiés et autres propos ultranationalistes. Ce rappeur allemand était l'invité de la fête donnée samedi dernier par le Parti nationaliste suisse à Willisau. Finalement il ne s'est pas présenté sur scène.

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Une certaine contradiction

Il y aurait ainsi 15 à 20 groupes de rap d'extrême droite en Allemagne. On en retrouve aussi en France. Le journaliste Louis Cabanes, auteur d'une enquête sur le sujet pour le magazine "Les Inrockuptibles", estime qu'en France il y a une dizaine de groupes. Il y a "d'un côté des rappeurs issus de l'extrême droite traditionnelle, qui se revendiquent de Jean-Marie Le Pen [...], de l'autre, une nouvelle scène rap qui, elle, est issue de Dieudonné, d'Alain Soral et de leur médiatisation, qui se revendique contre l'Europe, le multiculturalisme [...]", déclare-t-il à la RTS. 

En Suisse par contre, selon le Bâlois Samuel Althof, spécialiste de l'extrême droite, la scène musicale néonazie reste tournée vers le rock ou le métal.

Comme d'autres, Samuel Althof se montre d'ailleurs surpris face à la contradiction apparente qu'il y a à délivrer des messages nationalistes dans le style hip-hop, issu de la culture afro-américaine. Une contradiction résumée par Kroc Blanc, chanteur de la scène rap identitaire française: "Les rappeurs me détestent car je suis nationaliste, et les nationalistes me détestent car je fais du rap".

Mathieu Cupelin/aq

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