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Les lectures et chansons ardentes de Patti Smith enchantent Antigel

Patti Smith sur la scène de l'Alhambra, à Genève, le 11 février 2017. [Antigel/Maude Haenni]
Patti Smith sur la scène de l'Alhambra, à Genève, le 11 février 2017. - [Antigel/Maude Haenni]
Pour la première de ses deux prestations à guichets fermés au festival genevois Antigel samedi soir, la chanteuse américaine Patti Smith a enchanté entre lectures et chansons.

Depuis 2011 et sa première venue au Victoria Hall lors de la première édition d'Antigel, « la marraine du punk » est devenue à son insu la marraine de coeur du festival. Patti Smith y avait notamment délivré un "People have the Power" d'une ferveur inouïe.

Pour le premier volet de ses retrouvailles avec le public du festival samedi à l'Alhambra de Genève, la poétesse et chanteuse américaine achève sa prestation avec le même titre. Une note d'espoir que l'audience plébiscite debout, poing levé et choeur ardent.

Avant cet épilogue, l'ex-prêtresse de l'underground a pris plaisir à dérouler le fil de sa vie entre lectures de textes autobiographiques et chansons, accompagnée des notes parcimonieuses de son fils Jackson Smith à la guitare.

Elle débute sa rétrospective dépouillée par cette fameuse année 1967 qui a vu éclore le Summer of love en même temps qu'un vent d'espoir pour sa génération. Une année charnière pour Patti Smith qui fait alors la connaissance du futur photographe Robert Mapplethorpe à Brooklyn, ainsi qu'elle le raconte dans son livre "Just Kids" dont elle lit plusieurs extraits sur scène. Souvenirs de bohème new yorkaise, de "A Love Supreme" et de la mort de Coltrane en toiles de fond.

Echange complice

A ces souvenirs touchants d'artiste, elle juxtapose ses chansons. "Wing" d'abord pour déployer ses ailes et des notes de poésie et d'espoir, "My Blakean Year" pour évoquer sa rencontre artistique marquante avec le poète beat Allen Ginsberg au Chelsea Hotel, un morceau pour dire le deuil de ses parents par le biais de l'histoire d'une activiste écrasée par un bulldozer à Gaza ("Peaceable Kingdom") ou "Because the Night" co-écrit avec Springsteen pour souligner l'importance de l'amour.

C'est toutefois avec une autre chanson d'amour, signée Prince, que Patti Smith stupéfie vraiment. Quand elle reprend et détache clairement les couplets de "When Doves Cry", avec l'accompagnement sobre de son fils, un ange passe.

Ce soir-là, dans sa seule voix, habitée ou militante, fervente ou intimiste, Patti Smith a porté comme rarement l'amour, la mort, la poésie mais aussi l'espoir et la contestation. Davantage qu'au concert désincarné, la soirée fut à l'échange complice. Bis repetita sans doute ce dimanche.

Olivier Horner

>> Lire aussi notre dossier consacré à Antigel : Toute l'actualité du festival genevois Antigel

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