En préambule d'une tournée francophone qui marquera par ailleurs les vingt ans du mythique "L’Ecole du micro d’argent" (1997), prix de l’album de l’année aux Victoires de la musique en 1998 et plus grosse vente du genre, IAM publie vendredi un huitième album qui renoue avec ses fondamentaux rap.
Quatre ans après "Arts martiens" et quelque 250 concerts, ce "Rêvolution" enregistré entre Marseille, New York et la Thaïlande sonne comme un classique rap et ne comprend aucun invité. ll se veut un appel tant au rêve qu'à l'évolution et la révolution, mais sans armes sinon culturelles.
Une révolution de velours tout en hip-hop, reggae, soul et funk luxuriants que le groupe verrait passer en France par une réforme du système éducatif notamment, comme il le souhaite ardemment dans "Grands rêves, grandes boîtes".
Une critique logique tant IAM, dont les membres Akhenaton, Shurik’n, Kheops, Imhotep et Kephren approchent de la cinquantaine, incarne depuis près de trente ans un rap français érudit et engagé.
D'autres titres, tels que "Paix", "Rêvolution" ou "Bad Karma", appellent à une résistance individuelle ou collective, tandis que "Monnaie de singe" dénonce le racisme ambiant et que d'autres titres ont une portée humaniste. A moins de deux mois des élections présidentielles françaises, IAM fait ainsi intelligemment entendre sa voix.
Olivier Horner