Le nom d'Alessandro Alessandroni n'est pas très connu et pourtant derrière ce nom se cache le siffleur soliste des célèbres musiques d'Ennio Morricone composées pour les westerns de Sergio Leone. On peut citer "Pour une poignée de dollars", "Et pour quelques dollars de plus", "Le Bon, la Brute et le Truand" ou encore "Il était une fois dans l’Ouest".
Ennio Morricone avait besoin de quelqu'un pour siffler sur la musique de "Pour une poignée de dollars". Il a demandé aux musiciens mais c'est finalement Alessandro Alessandroni qui l'a fait.
Avec la mort d’Alessandro Alessandroni, siffleur soliste d’Ennio Morricone, c’est une époque de la musique de cinéma qui semble se refermer derrière nous.
Un musicien aux multiples talents
Alessandro Alessandroni avait commencé par écouter autant de musique classique qu’il le pouvait dans son enfance, avant d’apprendre la guitare en autodidacte. Dans son village près de Viterbe, il avait commencé par jouer dans l’échoppe du barbier: c’était là, expliquait-il, que l’on trouvait les instruments dans les villages d’Italie à cette époque.
C’est bien pour ses multiples talents que le grand compositeur Nino Rota, auteur de la musique du film "Le Parrain", le voulait dans son orchestre. Car cet homme était, paraît-il, un chef de chœur superlatif, en plus de savoir jouer non seulement de la guitare, mais aussi du saxophone, du piano, de la flûte, de la mandoline, de l’accordéon, et même du sitar, instrument dont il sera l’un des premiers interprètes en Italie.
Siffleur par hasard
C'est par hasard qu’il devient "Il Fischio", le siffleur, selon le sobriquet que lui donne Fellini. Alessandro Alessandroni était aussi compositeur, directeur d'orchestre et chanteur. On entend d'ailleurs sa voix dans "Mah Na Mah Na", un tube qui a connu un triomphe planétaire grâce au Muppet Show.
A l'origine, cette chanson, composée par Pietro Umiliani pour le film "Svezia, inferno e paradiso", avait été enregistrée par Alessandro Alessandroni en 1968. Un film oublié, si ce n’est justement pour sa musique, considérée aujourd’hui comme un sommet de l’Easy listening de ce temps largement popularisée par d’autres films signés Dino Risi ou d’Ettore Scola.
Alessandro Alessandroni s'en est allé quelques jours seulement après avoir fêté son 92e anniversaire.
Francesco Biamonte/aq/mcc