Cette somme signifie-t-elle pour autant la fin du rockeur de 59 ans? S'il est très difficile de résumer toutes les aspérités et facettes de ce prédicateur polymorphe qu'est Nick Cave en quelques sillons, la tristesse est chez lui omniprésente.
De sa naissance dans la petite ville australienne de Warracknabea, où sa mère est bibliothécaire et son père, professeur de littérature qui lui lit "Lolita" pour lui donner le goût des mots, jusqu'au décès accidentel de l'un de ses fils, tombé d'une falaise dans cette petite ville anglaise de Brighton où il réside actuellement. Une tragédie qui hante son dernier album paru fin 2016, "Skeleton Tree".
Fuite en avant
A 21 ans, à la mort de son père, Nick Cave se relocalise à Londres avec son groupe The Birthday Party fondé d'abord en 1973 sous le nom de The Boys Next Door. Personne n'aurait parié sur cet ange déchu et héroïnomane, mais l'homme se relève, titubant, et livre des chansons denses qui se bonifieront encore au sein de sa nouvelle formation The Bad Seeds.
Puis il aligne les activités, peint, écrit des romans, fait l'acteur. Une course en avant qu'il boucle aujourd'hui par une somme de souvenirs rock teintés de blues et de noirceur réunis sous le titre de "Lovely Creatures: The Best of Nick Cave & The Bad Seeds 1984-2014" (Mute Records).
Apaisé ou épuisé, qu'il vive à Berlin ou à Los Angeles bientôt, la douleur et la tristesse n'ont cessé d'accompagner l'oeuvre de Nick Cave.
Alain Croubalian/Olivier Horner
Nick Cave en concert: Zurich, le 12 novembre et à Genève, Arena, le 13 novembre.