Ces dernières semaines, les orchestres et les opéras de Genève et Lausanne ont présenté leur saison à venir. A la tête des orchestres, on dénombre peu de femmes. Pas une seule femme directrice musicale au Grand Théâtre de Genève, pas plus à l'Opéra de Lausanne.
C'est à peine mieux du côté de l'Orchestre de la Suisse romande, qui sera dirigé par l'Américaine Marin Alsop au printemps 2018, une des rares femme chef d'orchestre menant une carrière internationale.
Quand les femmes se font rares
En revanche, l'Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL) accueillera deux fois Simone Young, une autre du "top ten", pour ses Grands Concerts. L'OCL atteint même la parité dans ses concerts du dimanche.
Davantage présentes à la tête des orchestres de chambre ou des ensembles de musique contemporaine, les femmes sont encore très rares à la direction des grands orchestres symphoniques.
Sylvia Caduff, une pionnière en Suisse
Il faut dire que l'on vient de loin. En 1966, une des cheffes d'orchestre pionnières en Suisse, Sylvia Caduff, remporte à New York un concours de direction. "À mon retour en Suisse", explique-t-elle, "j'ai reçu un télégramme de félicitations et une proposition d'engagement de l'orchestre de la Tonhalle de Zurich pour un concert populaire.
C'était le stade en-dessous des concerts d'abonnement et des concerts symphoniques. Deux ans auparavant, Claudio Abbado avait remporté le concours et on lui avait proposé la direction de la Scala, qui était libre."
Incontestablement, je n'avais aucune chance parce que j'étais une femme.
Mais les choses bougent. En 2016, le Festival de Lucerne a choisi pour thème "PrimaDonna!" (Les femmes d'abord), en accueillant onze femmes chefs d'orchestre. Avec le temps, on verra sans doute plus régulièrement des femmes diriger les grands orchestres en Suisse, mais dans le milieu encore très traditionnel de la musique classique, ce temps risque d'être long.
Maestras - La longue route des cheffes d'orchestre
Sylvie Lambelet/mh