"Ti Amo!" Une déclaration d'amour lance la balade proposée par Phoenix au public de Montreux. Le titre, qui a donné son nom au dernier album du groupe, réchauffe les spectateurs avec son hommage à une Italie rêvée. Les corps se déhanchent, les couples s'embrassent, alors que le frêle chanteur, Thomas Mars, occupe la scène avec les mêmes poses qu'à ses 20 ans.
Suivront d'autres morceaux du nouvel opus. Le charme rétro des synthés fonctionne. Et la magie évanescente des Français opère. Mais c'est grâce aux succès passés que le public se lâche, comme avec "Lisztomania", dont le refrain est porté par l'audience.
L’expérience de Phoenix se fait sentir. Sixième album, énième concert d’une tournée qui les emmènera à Tokyo, Stockholm ou Bogota, les Français sont des pros. Mais ils vont vite, très vite. La première heure passe en coup de vent, électrique.
Instants suspendus et vibrations
Et soudain, le temps s'arrête. Un intermède, plus sombre, planant. Les visuels se font davantage présents. Les couleurs défilent sur l'écran, hypnotiques. Les vibrations prennent les torses d'assaut avant de se changer en berceuse.
Un instant suspendu pour annoncer le tube ultime. "If I ever feel better" débarque, grâce à la voix de Thomas Mars, exalté. L'auditorium Stravinsky est transporté au début des années 2000 à Versailles, banlieue cossue d'où sont originaires les membres du groupe.
A Montreux, le voyage est doux et réfléchi. Entre nouveaux titres et vieux succès, Phoenix a réussi à créer un lien avec son public. Fougueux et confiant, le chanteur, compagnon de la réalisatrice Sofia Coppola au quotidien, descend dans la foule pour finir de la conquérir. Et la remercier de l'avoir suivi dans sa balade entre la riviera vaudoise et une plage méditerranéenne.
Ciao ciao Phoenix, cette heure et demie s'est envolée trop vite.
>> Notre suivi du festival soir par soir : Toute l'actualité du 51e Montreux Jazz Festival
Tamara Muncanovic