Nicolas Meyer est l'un des vingt caméramen qui travaille au Montreux Jazz. Il vous fait découvrir la partie invisible du festival au travers de ses petits dessins.
Une série inédite de RTS Culture, qui dévoile jour après jour l'univers des concerts du Montreux Jazz Festival, côté coulisses et surtout côté scène.
Évidemment, il y aurait encore plein de choses à raconter. Mais le Montreux Jazz Festival, c'est déjà fini pour Nicolas...
Les équipes TV qui œuvrent à Montreux sont principalement composées de fins mélomanes qui adorent la musique live. Et pourtant, terrés au sous-sol ou accroupis derrière une crash barrière, ils ressortent souvent des concerts avec un sentiment étrange: celui d'avoir vécu toute autre chose que les spectateurs dans la salle.
La seconde semaine du festival débute avec des questionnements que Nicolas espère profonds: à quoi bon réitérer des expériences musicales si l'essence n'est plus là? Pourquoi s'évertuer à maintenir le mythe des Beach Boys, Roxy Music ou Prince alors que les principaux acteurs, l'état d'esprit d'un groupe en somme, restent (hélas) absents?
Chaque personne du public réagit à sa façon quand on la filme: il y a les impassibles, les timides, ceux qui détestent et ceux qui adorent.
À Montreux, on aime bien ceux qui font coucou à la caméra! Par un simple geste, ils parviennent à mettre une kyrielle de collaborateurs de bonne humeur et ça, c'est fort appréciable!
À mi-festival, Nicolas s'amuse à observer la petite routine qui s'installe subrepticement autour des camions-régie parqués au sous-sol. Repas en commun et activités d'équipe feraient presque ressembler le Montreux Jazz à une jolie colonie de vacances!
Impossible de rester insensible à la belle "Ladies Night" du Montreux Jazz Club! Une scène habitée par des musiciennes confirmées venues des quatre coins du globe avec un message sans équivoque: les femmes ont leur place dans le jazz, et tout le monde doit le savoir!
Mais Nicolas, la "Ladies Night", ça lui donne surtout envie de parler de technique.
Porter une caméra n'est, en soi, pas reconnu comme discipline sportive mais le poids des appareils incite les cameramen à utiliser toutes sortes d'astuces et de contorsions pour fournir des images stables et répartir la charge au mieux.
Ça peut donner lieu à des positions improbables et ferait presque ressembler le long concert de The Roots à une interminable séance de fitness.
Une soirée avec Beth Ditto et Pet Shop Boys sur la scène du Stravinski peut vite devenir une soirée... arc-en-ciel. Non seulement sur scène mais aussi dans la salle.
Comment savoir à quoi ressemblent les concerts du Montreux Jazz sans aller au Montreux Jazz? En suivant, sur internet, l'un des nombreux livestreams proposés par le festival! Nicolas profite d'un jour off pour découvrir ce beau service et mettre fin, par la même occasion, à une vieille rumeur.
Si les réalisateurs du Montreux Jazz ont beaucoup de qualités, ils présentent également leurs petites tares.
Parmi elles se trouve cette systématique de décrire à voix haute ce qu'il se passe durant le concert; une petite voix qui, si elle venait à dépasser les murs du 2M2C, s'avérerait vite insupportable dans la vie de tous les jours.
Il n'est pas évident de filmer un musicien, aussi brillant soit-il, évoluant sur une scène plongée dans le noir quasi total.
Quand seules des ampoules LED viennent tracer de timides lignes sur le plateau de l'Auditorium Stravinski, la captation d'un concert devient un parcours du combattant.
Une aventure hors pair que Nicolas nous dessine en métaphores.
Nicolas Meyer se prépare pour partir filmer les concerts au Montreux Jazz Festival.
Il a pensé aux habits noirs et aux tampons auriculaires, mais a failli oublier de faire changer sa photo pour l'accréditation.
![Les p'tits dessins de Nicolas, les aventures d'un caméraman à Montreux. [RTS Culture]](https://img.rts.ch/articles/2017/image/x3oa8j-27783873.image?w=1920&h=383)