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Tom Jones le Gallois en mode bluesman triomphe à Montreux

Tom Jones au Montreux Jazz Festival pour la première fois, le 7 juillet 2017. [MJF 2017/ - Lionel Flusin]
Tom Jones foulait la scène du Montreux Jazz pour la première fois, ce vendredi 7 juillet 2017 - [MJF 2017/ - Lionel Flusin]
Tom Jones, 77 ans et un mois pile ce 7 juillet, était censé terrasser Montreux de sa voix qu'on espérait toujours extraordinaire. Et il a fait beaucoup mieux que ça. Parce que c'est Tom Jones.

Ici, solder n'est pas le genre de la maison. On donne tout, selon une éthique de travail immuable depuis des décennies. Et d'emblée, on sent que la première apparition de Tom Jones au Montreux Jazz est raccord avec l'histoire du festival. Ce soir, on n'est pas en présence du sympathique artiste à succès qui serait venu égrener ses plus grands tubes. Le riff d'entrée à la guitare, violent, donne la marche à suivre. "Burning Hell" est un truc monstrueux de John Lee Hooker, et Tom Jones, concerné mais facile, se régale. Les quatre ou cinq premiers titres sont du même tonneau. Pas si étonnant que cela, au fond.

Tom, égerie du blues

Car depuis sept ans - encore ce sacré chiffre qui rôde autour de ces chansons hantées par l'éternel combat entre le Bien et le Mal - Tom Jones sort des disques qu'on qualifiera pour aller vite d'"albums de blues". Il en est arrivé à un stade où, débarrassé de toute contrainte commerciale, il reprend les chansons qui lui plaisent. Et pourquoi pas du Tom Waits ou du Leonard Cohen ("Tower Of Song", magistral à Montreux) ?

Mais enjeu il y a quand même. Le vieux roublard sait bien qu'une partie du public est venue pour entendre ses grands succès censés sonner beaucoup plus "variété". Il les a donc ré-arrangés pour les intégrer harmonieusement dans son répertoire actuel. "Sex Bomb" bénéficie d'un traitement jazz, "What's New Pussycat" subit un lifting mariachi et "Delilah" est sur-dramatisé jusqu'à produire un effet comique. A chaque fois, l'oeil du chanteur brille d'une lueur ironique, Tom joue bel et bien au chat et à la souris avec son public.

A bientôt

Le public, excellent, a droit à des moments très émouvants aussi ("Soul Of A Man", frissons parcourant l'échine et goutte perlant au coin de l'oeil), pour couronner un set qui, selon des festivaliers assidus, est le premier du festival à faire l'unanimité totale.

Tom Jones, même pas fatigué mais très heureux, promet d'ailleurs de revenir à Montreux après cette première, qui s'achève sur un hommage à Prince, "Kiss". Imparable.

Pierre-Yves Maspoli

>> Retrouver notre suivi du 51e Montreux Jazz Festival : Toute l'actualité du 51e Montreux Jazz Festival

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