Gaël Faye a séduit vendredi soir un public hétéroclite, constitué de fans mais aussi d’adeptes de poésie peu habitués au hip-hop.
"Il y a, je crois, une possibilité d’embarquer tout le monde, car j’ai grandi entre plusieurs cultures, différents milieux sociaux. Ma vie m’a appris aussi à m’adapter", a-t-il expliqué à la RTS à l'issue de son concert.
Né au Burundi, il a fui la guerre pour la France, le pays de son père. Il a découvert à l'adolescence le rap, le hip-hop, mais surtout la poésie et l’amour des mots.
Le rap, "de la poésie en rythme"
Pour l'artiste, rap et poésie sont les deux faces d'une même pièce. "Déjà, 'rap' veut dire 'rythm & poetry'. (...) C'est de la poésie en rythme. C'est une autre forme", affirme Gaël Faye.
Pour lui, l'écriture sert à "voyager dans les différentes émotions et à explorer tout ce qui est en moi". "Mes chansons sont des humeurs différentes. (...) J’essaie toujours qu’il y ait du fond, parce que je crois que 'danse', ça rime avec 'pense', donc si on danse-pense c’est bien."
Léa Jelmini / ptur
"Ecrire, c'est ce qui me constitue"
En 2016, Gaël Faye a écrit un roman, "Petit Pays". Ce livre rencontre un succès fracassant, auprès de la critique comme du public. En pleine tournée, il travaille actuellement sur un deuxième ouvrage.
"Quand j’étais petit, mes parents me disaient 'tu es 50/50, tu es blanc et noir'. Moi je n'ai pas voulu choisir, je leur ai dit 'non je suis 100%'. Écrire des livres ou des chansons c’est la même chose. C’est ce qui me constitue."