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Bryan Ferry, Brian Wilson ou l'importance d'être bien accompagné

Bryan Ferry, dimanche 9 juilelt 2017 à Montreux, avec son impeccable guitariste Chris Spedding (gauche). [EPA/CYRIL ZINGARO]
Bryan Ferry, dimanche 9 juilelt 2017 à Montreux, avec son impeccable guitariste Chris Spedding (gauche). - [EPA/CYRIL ZINGARO]
Brian Wilson et Bryan Ferry étaient à l'affiche du Montreux Jazz dimanche. L'occasion de mesurer l'importance de leurs accompagnateurs, gens de l'ombre de qui souvent jaillit la lumière.

C'était la soirée des légendes. Brian Wilson, ex-Beach Boys, chargé de représenter les années 60, Bryan Ferry, ex-Roxy Music, les années 70. En début de soirée, Ferry alterne classiques de son premier groupe et moelleuses crooneries puisées dans ses albums solo. Le tout emballé dans un son parfaitement cohérent, délivré par une dizaine de musiciens de haut niveau.

Parmi eux, un des guitaristes anglais les plus recherchés depuis des décennies, Chris Spedding. Un peu en retrait sur la droite du patron, le bonhomme n'est même pas celui des deux bretteurs qu'on voit le plus. Mais alors quel son, quelle versatilité, quel goût! C'est beaucoup grâce à lui que Ferry reste Ferry.

Le dernier solo

Et juste au moment où l'on se pose des questions sur la pertinence de cette reprise mollassonne du "Hurricane" de Neil Young, Spedding défouraille un solo abrasif, bien dans l'esprit du brûlot du Canadien.

Les autres ne sont pas en reste, ce qui permet à Bryan Ferry de garder tout son cool, et même de dérailler un brin dans "Let's Stick Together" sans que cela ne porte à conséquence. La fin du set, toutes guitares dehors, est carrément rock et devinez à qui revient l'honneur d'exécuter, dans tous les sens du terme, le dernier solo? Chris Spedding, bien sûr.

L'autre garçon de plage

Brian Wilson, génie créateur des Beach Boys, s'était brûlé les ailes à force de recherche obsessionnelle de la perfection pop. L'histoire est connue, le fait que l'homme aille mieux depuis pas mal de temps aussi.

Au point de présenter sur scène "Pet Sounds", le très ambitieux album des Beach Boys sorti en 1966. A Montreux, c'est pourtant hélas évident: Wilson n'assure plus vocalement. Mais son groupe, très à l'aise lui, se charge des harmonies complexes, marque de fabrique des Californiens.

Dignité

Et surtout, la grande chance de Wilson, c'est d'avoir récupéré Al Jardine, un des membres fondateurs des Beach Boys. Sa voix à lui est intacte, et il ne s'éloigne guère du patron sur scène. Mais il ne tient pas le même rôle que Spedding pour Ferry.

Sa présence rassure Brian Wilson et maintient le show au niveau de dignité qu'il mérite. L'arrivée d'un autre ancien des Beach Boys, Blondie Chaplin électrifie un peu plus l'ambiance. Bonnes vibrations envers et contre tout.

Pierre-Yves Maspoli

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