Ils ne voulaient pas de tournée après la sortie de leur cinquième album "Summer 08", avouaient-ils l'an dernier. Depuis, les Anglais de Metronomy ont changé d’avis. Et ils ont bien fait. A Montreux, le quatuor devenu quintette a su réchauffer un festival glacé par la pluie.
Le groupe a débuté son concert comme il a agencé son dernier opus: les morceaux "Back Together", "Miami Logic" et "Old Skool" lancent le jeu, renforcés par une ambiance psychédélique et des percussions pleines d’énergie.
Sur la scène du Montreux Jazz Lab, la batterie et les lignes de basse de Metronomy prennent une autre force. C'est l'influence du chanteur et leader du groupe, Joseph Mount, fanatique de batterie depuis son enfance. Pour ce concert, il cède cependant les baguettes à Anna Prior et son allure de lapin Duracell, à l'exception d'un titre, "Everything Goes My Way", pour lequel la batteuse passe derrière le micro.
Retour en 2008
Les Anglais revisitent leurs meilleurs morceaux avec efficacité. Dès les premières notes de "The Bay", ode à la riviera du sud de l'Angleterre, le public s'enthousiasme. Sur "My Heart Rate Rapid", il se retrouve transporté en 2008, année de la révélation pour Metronomy, et source de nostalgie pour le groupe à la recherche de sa fraîcheur de l'époque.
Pourtant, sur scène, même un morceau comme "Love Letters" - boudé lors de sa sortie par la critique - s'avère être une claque. La chanson d'amour, dédiée le temps d'une soirée au lac Léman, réveille et fait hurler l'audience. Du rock, et de la volupté, comme le crie un spectateur charmé.
Metronomy a attisé le feu de Montreux pour ses successeurs sur scène: La Femme, phénomène de la musique française de 2016. Avec ses voix envoûtantes - à défaut d'être toujours justes - le groupe de rock achèvera d'embraser à toute vitesse le festival.
>> Retrouver notre suivi du festival : Montreux touché par la Grace
Tamara Muncanovic