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Le Montreux Jazz Lab sous l'emprise psychédélique de The Lemon Twigs

Les deux frères Michael et Brian D'Addario du groupe The Lemon Twigs, sur la scène du Montreux Jazz Lab le 11 juillet 2017. [2017 FFJM - Marc Ducrest]
Les deux frères Michael et Brian D'Addario du groupe The Lemon Twigs, sur la scène du Montreux Jazz Lab le 11 juillet 2017. - [2017 FFJM - Marc Ducrest]
Retour sur la courte mais impressionnante performance pop et psychédélique du jeune quartet américain The Lemon Twigs mardi soir sur la scène d'un Montreux Jazz Lab qui accueillait aussi le rock plus abrasif de Slaves et Royal Blood.

Si on connaissait la puissance de frappe scénique de Royal Blood, dont le rock aussi abrasif que syncopé et supersonique délivré basse-batterie n’a pas manqué de retourner le Montreux Jazz Lab mardi peu avant les douze coups de minuit, la performance psychédéliquement pop-rock de The Lemon Twigs en prologue était plus inattendue.

A l’intensité du passage en force du duo anglais de "sang royal", révélé voilà trois ans et adoubé par Iggy Pop ou Dave Grohl, répondaient les linéaments stylistiques très sixties et seventies de jeunes "branches de citronnier" n’ayant poussé qu’en 2016 . Un double programme en soi question appellations contrôlées de patronymes artistiques, qui n’altère toutefois en rien la qualité de ces deux formations dont les traits communs sont sans doute panache et effronterie.

Mais en termes de fougue, priorité toutefois aux juvéniles américains de Lemon Twigs. Sous ses airs très-trop glam avec chemises pelles à tarte et coiffures raton laveur en osmose avec les références vintage qu’ils charrient (Beatles, Beach Boys, Rolling Stones, Kinks , Pink Floyd ou Queen), le quatuor emmené par les frères Brian et Michael D’Addario sachant tout faire (chant, batterie, guitare, clavier) épate rapidement par sa précoce maîtrise. Précédées déjà d’une solide aura au sein de la sphère rock, le groupe n’usurpe pas sa cote actuelle.

Millefeuilles pop

La mélodique ballade "I Wanna Proof to You", qui lance tout en chœurs sucrés et piano langoureux leur premier album en vogue "Do Hollywood" au même titre que leur escale à Montreux, est "beatlesienne" à souhait. Ses variations et amalgames esthétiques contiennent en soi toutes les caractéristiques d’un groupe butinant avec une aisance déconcertante à toutes les fleurs pop-rock, changeant d’instruments et de voix au gré des registres.

Dictionnaire musical ambulant, The Lemon Twigs n’affiche pourtant pas la prétention de son érudition et se contente de rafraîchir avec une insolente décontraction nos mémoires. Servant en moins de quarante-cinq minutes un surchoix de millefeuilles pop psychédéliques, parfois trop hippies quand s'immisce des flûtes, avec "As Long as We’re Together" en guise de délice ultime.

Olivier Horner

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