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La machine Yello a peiné à démarrer au Montreux Jazz Festival

Dieter Meier et Boris Blank de Yello, accompagnés de leurs choristes, sur la scène du Montreux Jazz Lab, le 12 juillet 2017. [2017FFJM - Daniel Balmat]
Dieter Meier et Boris Blank de Yello, accompagnés de leurs choristes, sur la scène du Montreux Jazz Lab, le 12 juillet 2017. - [2017FFJM - Daniel Balmat]
Le duo suisse précurseur de l’électro était en concert jeudi au Montreux Jazz Lab. Une prestation inégale qui a divisé un public partagé entre le plaisir de découvrir enfin Yello sur scène et l’impression d’assister à un spectacle mou et peu inspiré.

Un événement. C’est ainsi qu’était annoncée la performance des deux amis zurichois. Plusieurs raisons à cela: la rareté de leurs concerts (un seul en quarante ans de carrière avant quatre shows berlinois organisés en octobre 2016), la réputation de perfectionnisme du duo et leur indéniable génie créatif.

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Jeudi soir, Yello a tenté de faire son show avec ce mélange de sérieux et de décalage qui fait tout le charme du duo. Dieter Meier, le chanteur comédien, et Boris Blank, l’homme machine, n’ont cessé de s’adresser au public, déroulant des anecdotes sur chaque titre. Affables et visiblement ravis de jouer à Montreux, ils ont voulu faire revivre l’effervescence qui les animait.

Zébulons sans piles

S’il fallait qualifier en un seul mot leur héritage sonore, ce serait celui de bourdonnant, bourdonnant de vie, de rythmes, de gags sonores, d’expérimentations visuelles simples. Et c’est précisément cette vie, cette énergie, cette urgence qui a manqué sur l’essentiel du concert. Comme si on avait retiré les piles de ces deux zébulons.

Le chanteur Dieter Meier de Yello se dédouble sur l'écran de fond de scène du Montreux Jazz Lab, le 12 juillet 2017. [2017FFJM - Daniel Balmat]
Le chanteur Dieter Meier de Yello se dédouble sur l'écran de fond de scène du Montreux Jazz Lab, le 12 juillet 2017. [2017FFJM - Daniel Balmat]

Sur scène, le duo s’est présenté avec un large groupe, dont six cuivres, deux choristes et deux chanteuses au talent inégal. Derrière eux, un large écran sur lequel des images étaient constamment diffusées. Bien que proposant un flux continu, ce dispositif visuel classique ne parvenait pas à faire vivre une scène où les musiciens donnaient l’impression de s’ennuyer, voire de cachetonner.

Dodelinant maladroitement de gauche à droite dans leurs habits noirs un peu ringards, ils donnaient l’impression de sortir d’une émission de variété allemande des années quatre-vingt. Et ce n’était pas Dieter Meier, dandy en lavallière, le corps comme vissé au sol, qui apportait de la passion et du dynamisme à un show statique, comme ralenti.

Fusion des machines et instruments en fin de concert

L’exercice du live est un pari pour les formations électroniques. Certains comme Kraftwerk optent pour un spectacle performance qui tient autant de l’installation que du concert, d’autres comme les Pet Shop Boys proposent un show spectaculaire de lumières, de visuels, privilégiant une réinterprétation musicale du répertoire, Yello, quant à lui, a misé sur un orchestre pour dynamiser son show.

Mais la fusion des machines et des instruments ne s’est réalisée vraiment qu’en fin de concert, quand le groupe a aligné ses succès tels "Oh yeah!", "Vicious Games" ou "The Race". Dieter Meier s’improvise avec humour en commentateur de courses automobiles. La machine Yello fonctionne alors à plein régime, mais c’est déjà la fin de la course.

Michel Masserey/olhor

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